Vous êtes sur smartphone ?

Téléchargez l'application Le Regard Libre depuis le PlayStore ou l'AppStore et bénéficiez de notre application sur votre smartphone ou tablette.

Télécharger →
Non merci
Accueil » Le DPI remis en question

Le DPI remis en question

3 minutes de lecture
par Le Regard Libre
0 commentaire

Le Regard Libre N° 17 – Christopher Berclaz (notre invité du mois)

Suite à l’acceptation le 14 juin 2015 de l’article constitutionnel ouvrant les portes au diagnostique préimplantatoire (DPI), le projet d’application élaboré par le parlement s’est trouvé au centre de nombreuses critiques quant aux possibles dérives de la loi sur la procréation médicale assistée (LPMA), notamment suite à l’ouverture du DPI à toute personne ayant recours à une fécondation in vitro. Le 5 juin prochain, nous voterons donc à nouveau sur cette question par le biais d’un référendum qui, étrangement, divise les partis, amenant de véritables questions éthiques malheureusement trop souvent écartées des débats politiques mais qui appellent à la conscience de chacun.

Le DPI, sujet de divisions

Si c’est un « oui » clair pour le PBD et le PLR, le PDC accepte le DPI contre la volonté de son comité central. De plus, des politiciens de tous bords s’opposent au texte proposé, comme nous avons pu le constater avec le comité interpartis en faveur du « non ». Il en va de même pour les associations d’entraide dans le monde du handicap qui, divisées lors du vote de 2015, sont cette fois-ci toutes unies face au projet du parlement. Le milieu médical est quant à lui aussi divisé.

« La facilité de choisir face à une plus grande souffrance »

Tels sont les mots de l’ancien conseiller aux Etats Luc Recordon. En effet, pour les partisans du « non », le DPI permet d’alléger les souffrances des familles devant faire face à des maladies génétiques graves ou à d’autres formes de maladies pouvant être évitées par un diagnostique préimplantatoire. Selon eux, c’est le bien des parents et des familles qui doit primer, dans une volonté d’éliminer toute « anormalité » comme le dit la députée vert’libérale Isabelle Chevalley, en s’étonnant que « l’on ne se réjouisse pas d’une technique qui fait reculer le handicap ».

De plus, l’acceptation du DPI en Suisse rejoindrait les législations de la plupart des autres pays européens, qui l’acceptent depuis vingt ans déjà.

Une atteinte à la vie

De l’autre côté, les opposants au référendum voient avant tout dans ce dernier une « pente glissante », ouvrant la porte vers des dérives plus grandes telles que « l’enfant-sauveur », la sélection volontaire des caractéristiques physiques de l’enfant à naître, ou encore l’élimination de toute forme de maladie (comme nous avons pu le constater avec ce couple britannique ayant utilisé le DPI pour détruire un embryon susceptible d’être un cas à risque du cancer du sein).

Aussi, le DPI est considéré comme « un processus délibérément eugénique », selon les mots du philosophe François­-Xavier Putallaz. En effet, par ce procédé, nous sélectionnons volontairement la vie à venir sans l’accepter telle qu’elle est, et ce dès le départ, puisque nous produisons délibérément un sur-nombre d’embryons voués à la destruction ou à l’expérimentation.

Cette vision eugénique de la vie s’attaque au plus faible, c’est à dire l’embryon, l’enfant, qui s’avère sans défense alors que c’est en lui que réside l’avenir de l’existence humaine. Avec le DPI, nous ouvrons la porte à une société discriminant toute personne handicapée ou « différente ». Nous préférons une vision du « bien­-être » des familles et de leur « droit à l’enfant », au détriment d’une autre réalité bien plus fondamentale qu’est le droit de l’enfant, son droit à la vie.

Derrière chaque vote, une vie

Finalement, lorsque vous irez aux urnes dimanche prochain, si cela n’est pas déjà fait, n’oubliez pas que derrière chaque bulletin où sera inscrit un « non », une vie sera épargnée. Peut-être une vie « imparfaite » selon les critères d’Isabelle Chevalley, qui ne voit pas « pourquoi on devrait obliger un couple à avoir, par exemple, un enfant trisomique », mais une vie avant tout. Et lorsque vous verrez le sourire d’un enfant handicapé dans la rue, pensez à cette vie que vous aurez sauvée.

Crédit photo : © photo.neufmois.fr

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Contact

© 2022 – Tous droits réservés. Site internet développé par Novadev Sàrl