Regard sur l’actualité – Clément Guntern
Le 25 septembre dernier, le Kurdistan irakien organisait un référendum sur une indépendance éventuelle vis-à-vis de l’Etat irakien. Le résultat du vote s’annonçait joué d’avance tant on connaît la volonté du peuple kurde de vivre sous ses propres lois, bien que la région jouisse d’une grande autonomie depuis l’entrée en vigueur de la constitution de 2005. Ce vote, du point de vue kurde, n’est que l’aboutissement logique des événements qui ont suivi la montée de l’organisation « Etat islamique » en Irak et en Syrie et contre laquelle les forces kurdes ont activement mené de violents combats.
Le Kurdistan irakien et ses combattants peshmergas se sont battus aux côtés du gouvernement fédéral ainsi que de la coalition menée par les Etats-Unis et ont réussi à repousser les forces islamistes hors d’Irak au prix de nombreuses victimes. Après avoir été l’une des pièces maîtresses de la libération du pays et s’être considérablement renforcé en tant que région, le Kurdistan irakien, par son président, a trouvé assez de légitimité pour lancer un référendum sur l’indépendance. C’était sans compter sur les jeux entre puissances au Proche et Moyen-Orient. En effet, tous les pays de la région, de même que les Occidentaux et la Russie, se sont opposés à ce vote pour des motifs différents. Pourtant, le scrutin a eu lieu et Bagdad a immédiatement pris des mesures contre la région autonome, tout en ne fermant pas la porte à des discussions.