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«Marine Le Pen vous dit MERCI!»3 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Le Regard Libre N° 5 – Jonas Follonier

On ne peut qu’espérer que le succès du Front national aux élections européennes déclenche une puissante dynamique d’auto-questionnement de la part des différents partis politiques français, surtout PS et UMP. Cela fait maintenant plusieurs décennies que nous assistons en France au creusement d’un intervalle de plus en plus significatif entre les élites politiques et la population.

Tout ce que le peuple ne peut plus supporter – en particulier les dérives du néocapitalisme financier et les abus du libertarisme soixante-huitard – les partis traditionnels n’en tiennent pas compte, bien trop bien dans leur bain constant: à la gauche dure, un anti-capitalisme purement et naïvement économique qui ne tient pas compte des exagérations de la gauche bobo-libertaire; à la droite dite «classique», un «conservatisme libéral» qui leur fait s’exprimer sur des problèmes de société (la laïcité ou la sécurité par exemple) mais qui se satisfait d’un libéralisme exclusivement financier et copieusement critiqué par les citoyens.

Tout cela, Jean-François Kahn, journaliste et essayiste, le dénonce et le développe dans son dernier ouvrage, Marine Le Pen vous dit MERCI!. Il y explique notamment en quoi les abandons respectifs des différents partis ont érigé un escalier au parti lepéniste; un escalier roulant, puisque le FN n’avait presque pas besoin de s’avancer pour gagner!

Personne ne présentait une véritable alternative à ce ridicule bipolarisme UMP-PS, une alternative qui eût une vision complète et cohérente. Personne ne s’intéressait aux maux des citoyens; on leur expliquait que l’insécurité n’existait pas, qu’il y avait seulement un sentiment d’insécurité; l’intelligentsia politico-médiatique les traitaient en somme d’imbéciles. Car c’est bien la gauche petite-bourgeoise qui est la grande responsable de ce qui devait arriver, à savoir 25% de voix à la voie frontiste pour les élections européennes.

Cette problématique gauloise est passionnante en soi; elle l’est encore plus pour nous, Suisses, qui nous intéressons à la politique française mais ne nous trouvons pas dans un aussi piètre état que nos voisins. Cette analyse peut donc nous servir d’avertissement, d’anticipation, de préparation à une catastrophe qui pourrait bien aussi arriver dans nos contrées. Que nos partis (re)trouvent une ligne sociétale et socio-économique, voilà mon souhait! Et puisse en particulier quelque mouvement éclairé sortir de son sommeil, afin qu’il redirige l’homme vers la responsabilité et le sens du bien commun.

Voici, pour vous faire goûter au style tordant et à la réflexion excellente de Jean-François Kahn, un florilège de son dernier essai Marine Le Pen vous dit MERCI!:

«Le changement, c’est maintenant. Le changement du changement, c’est après.»

«Pourquoi [Hollande] a-t-il voulu être président? Pour être président.»

«Marine Le Pen chauve-souris clame d’un côté: écoutez ce que je dis sur l’immigration et l’insécurité, je suis plus à droite que l’UMP, voyez mes poils; et, de l’autre: écoutez ce que je dis sur l’Etat, le social, la mondialisation néolibérale, je suis plus à gauche que le PS, voyez mes ailes!»

«[Hollande] se rengorge et (applaudi en cela par sa petite cour) proclame à la camarade cantonade: “Je suis social-démocrate. Je veux prendre exemple sur eux. Ce qui a échoué partout ailleurs, je vais le faire-” L’héritière n’avait plus qu’à engranger. Inespéré. La soupe lui était servie toute chaude. Ave César, ceux par qui tu vas mourir te saluent!»

«Hollande, hyperprésident mais de carton-pâte, fait du Sarkozy sans la folie ni le talent.»

«Comment, en outre, a-t-on pu lier dans le même paquet cadeau – c’est à se les mordre! – d’un côté, les mesures de restriction de dépenses publiques et de l’autre, les allégements d’impôts et de charges en faveur des entreprises?»

«Des socialistes, qui sont au socialisme ce que DSK est à l’abstinence et qui ont remplacé L’internationale par Viens poupoule!, tombent le masque et redécouvrent les vertus d’Antoine Pinay; sur Internet, les réseaux sociaux trouvent peu à peu leur équilibre entre haine de l’autre et détestation de soi.»

«On fait obsessionnellement la chasse aux expressions incorrectement déviantes, mais interdire la mendicité dans les wagons du métro serait le début du totalitarisme.»

«Leur vote a donc, d’abord, la signification d’un crachat. D’un rot de dégoût.»

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: Wikimedia CC 3.0 / Olaf Kosinsky

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