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Le récit de Sion par son président (Rencontre avec Marcel Maurer)4 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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sion président

Marcel Maurer préside la Ville de Sion depuis 2009. Il terminera son mandat à la fin de l’année et ne se représentera pas. Il y aurait beaucoup à dire sur son bilan, mais c’est pour son livre Sion… La Vie paru en décembre 2015 que le magistrat nous a ouvert les portes de l’Hôtel de Ville.

Le Regard Libre: D’où est née l’idée de réaliser un ouvrage sur Sion?

Marcel Maurer: Cela faisait longtemps que l’idée me trottait dans la tête. Sion est une belle ville, dotée de bons photographes, et il se trouve que j’aime écrire. Quand j’étais plus jeune, je signais déjà des articles dans de petites revues. Je prévoyais d’écrire quelque chose à la retraite. Il y a eu ensuite la rencontre avec Claude Coeudevez, et l’aventure est donc arrivée plus vite que prévu.

Comment avez-vous collaboré avec ce photographe?

Tout est parti de Sion21, magazine de la Ville de Sion dans le cadre duquel notre archiviste a contacté Claude Coeudevez pour réaliser des photographies de la ville. Ce que j’ai aimé chez lui, c’est que ses clichés ne sont pas des cartes postales; il y a toujours cette idée de «vie dans la ville». J’ai alors eu l’idée de travailler avec lui pour un projet artistique, qui au départ était modeste. J’ai commencé par mettre par écrit une description des endroits de la ville qui avaient un rapport avec ma vie. Claude a ensuite réalisé environ mille photographies de ces lieux. Un groupe de travail a été formé autour de Patrice Tschopp, archiviste municipal, Françoise Berclaz-Zermatten, directrice de la librairie La Liseuse, Claude Coeudevez et moi. Nous nous sommes réunis les dimanches soirs pour des séances très structurées. Cela a duré quelques mois. Claude nous soumettait des photographies par séries de vingt et nous devions en sélectionner pour le livre. Pour qu’une photo soit choisie, il fallait que les quatre personnes soient unanimes. Nous n’avons pas eu de problème car nous étions assez d’accord. Enfin, j’ai écrit des textes par rapport aux images retenues. Ces textes étaient d’abord plus longs: je les ai ensuite épurés en collaboration avec La Liseuse. Mon idée a été d’effacer ma personne dans les textes, mais de la suggérer dans les images.

La langue française a-t-elle une importance particulière pour vous?

Oui, totalement. Au cycle d’orientation, j’avais reçu un prix de français et j’ai eu une excellente note à la dissertation de maturité au collège. Au moment de mes études supérieures, quand je voyageais en train entre Zürich et Sion, j’ai lu beaucoup de classiques, dont A la recherche du temps perdu de Proust – en somme, tout ce qui m’avait été proposé au cours de littérature. Ainsi, bien que je sois un scientifique (j’étais ingénieur et professeur de physique), la lecture constitue une grande partie de mon temps libre. Il peut aussi être question de livres de cuisine. Les livres sont des objets magnifiques qui nous éloignent du tintamarre du quotidien.

Quant à se mettre à écrire, c’est autre chose.

L’écriture laisse une trace dans l’histoire et elle est bien sûr liée à la lecture. Il y a un jeu très subtil entre l’écriture et la lecture. L’aventure de l’écriture est riche, car elle nous permet de nous poser beaucoup de questions. Mon but premier est de faire passer des émotions, et je crois que c’est le but de la littérature en général. Avec Sion… La Vie, les gens viennent me raconter leurs histoires par rapport aux images qui les concernent: le livre a donc une seconde vie. C’est la vie après le livre.

Ecrire ce livre sur «votre» ville, était-ce une manière de terminer de manière artistique votre présidence?

Ce n’était pas du tout mon intention. Il s’agit d’une démarche totalement séparée de mon projet politique, purement personnelle. D’ailleurs, ce n’était vraiment pas le meilleur moment en termes de disponibilité, mais l’amitié qui s’est installée entre Claude et moi a précipité les choses. Mon langage dans ce livre n’est pas politique. Nous voulions transcrire des émotions face à la ville de Sion, car nous sommes les quatre des amoureux de la capitale valaisanne. Mon but consistait aussi à aiguiser le regard des Sédunois et des visiteurs.

A plusieurs reprises, vous citez de grands chanteurs francophones, Brel et Nougaro notamment. La chanson française, est-ce une autre de vos passions?

Oui, il se trouve que je gratte un peu de guitare chez moi. Je possède un certain nombre d’instruments à cordes et j’ai vraiment beaucoup de plaisir, en arrivant à la maison, à me saisir d’une des 150 partitions de Georges Brassens et de jouer le morceau. Dans la chanson française, la musique et les textes me parlent. Ce sont des chansons qui restent. Elles m’inspirent beaucoup.

Après votre présidence, va-t-on plus entendre parler du poète Marcel Maurer que du politicien?

Je n’ai pas comme objectif qu’on parle de moi. Mais vous avez raison, je pense que l’envie de communiquer des émotions va sûrement ressortir d’une manière ou d’une autre. Ma vie aujourd’hui est très disciplinée; je ressens un grand besoin de liberté, de fantaisie et de créativité.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Marcel Maurer (textes) et Claude Coeudevez (photographies)
Sion… La Vie
Editions Monographic
2015
192 pages

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