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Le vrai drame du PenelopeGate: les médias2 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Regard sur l’actualité – Jonas Follonier

Les Français, dit-on, en ont marre de ces histoires de corruption, d’utilisation de la politique à des fins privées. Peut-être bien. Et à juste titre. Mais les Français en ont aussi marre que les médias ne recherchent que les «scoops», les affaires suffisamment grosses pour outrer les lecteurs, les téléspectateurs, les auditeurs. Surtout quand les scandales de ce type sortent comme par hasard à chaque campagne présidentielle.

L’affaire du PenelopeGate, en plus, ne paraît pas bien grave: on reproche à un politicien parmi d’autres d’avoir à une certaine époque utilisé l’argent du contribuable pour rémunérer son épouse en tant qu’assistante parlementaire. Deuxième attaque: l’emploi en question pourrait avoir été fictif. C’est vrai qu’alignés l’un à côté de l’autre, ces éléments font frémir le citoyen lambda.

Mais c’est oublier que le premier point soulevé est légal (et on se demande comment il pourrait être immoral), à savoir que Fillon a employé sa femme pour l’aider dans ses tâches de parlementaire. C’est oublier également que le deuxième point soulevé est purement hypothétique: il n’a pas (encore?) été prouvé que nous avons affaire à un emploi fictif. Nous nous trouvons donc dans l’univers de la sensation, de l’accusation imaginative.

Alors, souhaitant quand même se donner un air plus ou moins crédible, les médias dominants brandissent un fait, un vrai (un chiffre): le salaire de Penelope Fillon pour le travail en question s’élève à plus de 900’000 euros! Rendez-vous compte! Sauf que là encore, il s’agit de la pire des tactiques propagandistes: Penelope a touché de son mari un salaire moyen net de 3’677 euros par mois, montant a priori tout à fait justifiable, mais qui prend des allures vertigineuses quand on fait la somme sur plusieurs années.

Les médias qui relaient en long et en large cette affaire, qui l’alimentent, l’accréditent, l’analysent, mettent finalement en pratique ce qu’ils dénoncent. Accusant les politiques de ne pas viser le bien commun mais leur bien individuel (l’argent serait leur seul but), les journalistes se détournent des affaires communes pour ne parler que des affaires, c’est-à-dire des pseudo-informations ayant comme effet de leur rapporter des lecteurs et donc de l’argent. C’est clairement l’hôpital qui se moque de la charité.

En outre, la presse principale semble oublier que la justice se fait sur un temps long, alors que le journalisme dispose d’un temps relativement court. Il apparaît donc tout à fait risqué, voire inintéressant pour les médias, de se concentrer sur des procès qui vont avoir lieu, sur des accusations, sur des rumeurs, sur des hypothèses, sur des sondages, sur des «un tel a dit ça d’un tel». Au contraire, ce que nous prônons ici consiste en un journalisme d’opinion proposant des réflexions nuancées, muries par des recherches factuelles, ainsi qu’une véritable vision de la société.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: CC BY-ND 2.0

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