Regard sur l’actualité – Nicolas Jutzet
Pour faire face à la concurrence internationale, les montres suisses sont protégées par un label. Le «Swiss made». Renforcé et mis à jour pour le 1 janvier 2017, ce label semble à nouveau obsolète. Contesté par une partie du milieu horloger pour sa rigidité et sa complexité, il cristallise désormais un phénomène appelé à se renouveler avec les avancées rapides de la technologie: la loi n’arrive plus à suivre le progrès, ou du moins à le prévoir, à l’encadrer.
A ce jour, le logiciel de la smartwatch qui veut pouvoir utiliser le fameux label doit être suisse. Valère Gogniat, du journal Le Temps, résume parfaitement l’aberrante situation: «Problème, personne n’a clarifié à quoi renvoyait ce mot-clé (logiciel). Au système d’exploitation? Aux applications de la montre? Aux microprogrammes qui pilotent les composants? La Fédération Horlogère admet cette lacune et prévoit d’interpréter la loi au cas par cas. C’est insuffisant.» On nage en pleine incertitude, comme si la logique même du nouveau paradigme restait incomprise par le législateur.
Après avoir manqué le virage du quartz par arrogance, l’horlogerie de notre pays saura-t-elle négocier ce nouveau changement profond du paysage horloger? Rien n’est moins sûr…