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«La Passion Van Gogh», la première peinture animée de l’histoire du cinéma2 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier

Pour la première fois dans l’histoire du cinéma, un film d’animation voit le jour sur la base de peintures, et non d’images. Des peintures produites à la main, se voulant le plus proche possible du style de Vincent Van Gogh. La Passion Van Gogh raconte l’histoire d’Armand Roulin, fils du facteur qui transmettait les nombreuses lettres du peintre. Le facteur a demandé à son fils de remettre la dernière lettre de Vincent, désormais mort, destinée à son frère, Theo Van Gogh.

Apprenant que ce dernier est lui aussi décédé, Armand Roulin va mener l’enquête sur la mort de l’artiste. Ce sont des personnages peints par Van Gogh lui-même qui se succèdent sur l’écran, pour le plus grand bonheur de l’esthète comme du cinéphile. Ensuite, c’est un travail colossal : plus de soixante mille peintures réalisées manuellement pour l’occasion, numérisées et animées par les technologies modernes, pour leur offrir un mouvement perpétuel. C’est tout l’univers de Van Gogh que nous retrouvons, les champs de blé, le village d’Anvers, la nuit étoilée, les corbeaux, l’ivrogne assoupi.

Quelques bémols

Si l’œuvre mérite louanges et honneurs tant elle est importante par son innovation formelle comme son contenu, il convient de relever tout de même quelques défauts. C’est d’abord le choix du scénario qui pose problème: multipliant les témoignages contradictoires des villageois sous l’œil curieux et obsédé du protagoniste, le long-métrage prend beaucoup trop des allures de film policier. Et ce n’est pas dans la qualité d’un Hercule Poirot que nous nous trouvons, mais bien dans Les Experts.

Ajouté à cette maladresse du genre, le choix stylistique des retours en arrière: toutes les analepses, sans exception aucune, sont présentées en noir et blanc, à intervalles réguliers et annoncées de surcroît par des fondus d’images. De plus, les séquences laissent place à un vrai jeu d’acteurs, retravaillé sur l’ordinateur pour laisser croire à des peintures. Et, comme si nous n’avions pas suffisamment compris qu’il s’agit de «flashbacks», ceux-ci s’accompagnent d’une musique, extrêmement belle, certes, mais contribuant à un pathos et à une manie cinématographique frisant le lieu commun.

Van Gogh est un mystère

La Passion Van Gogh demeure l’une des très bonnes sorties de la semaine dernière. Sa plus grande beauté, le film la tire de son onirisme. Vue dans son ensemble, l’enquête sur la mort du peintre ressemble davantage à un rêve, laissant place aux toiles mêmes de l’artiste et aux mondes qu’elles peuvent inspirer à chacun. Le cinéma sert ainsi de médium autre que celui des musées pour faire découvrir à un public large celui que l’on considère comme le père de l’art moderne.

Ce n’est pas seulement le film qui se laisse regarder tel un mystère. Vincent Van Gogh lui-même est un mystère. Sa mort et sa peinture, aussi. Peu importe, dans le fond, si le peintre hollandais s’est donné la mort, ou si c’est le fait de quelque enfant simplet du coin. Peu importe si Van Gogh était retombé dans sa folie. C’est bien ce que nous dit le film à son terme. La mort est le destin des mélancoliques, et la mélancolie, la marque des génies. «Je voudrais montrer par mon travail ce qu’il y a dans le cœur d’un tel original.» Tel était le souhait de l’artiste. Il aura été accompli.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: © La Belle Compagny

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