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Les bons sentiments s’invitent dans « L’Atelier »1 minute de lecture

par Jonas Follonier
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Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier

Olivia (Marina Foïs) est un écrivain parisien reconnu. Elle se voit rémunérée pour donner un atelier d’écriture au Sud de la France à des jeunes à l’avenir incertain, des jeunes en errance. Parmi eux, des personnes de différentes origines reflétant la France d’aujourd’hui. Le travail d’Olivia ne va pas s’effectuer facilement, car l’entente au sein du groupe va rapidement s’effriter.

L’un des participants, Antoine (Matthieu Lucci), va s’attirer la méfiance de ses camarades par son attitude provocatrice et ses propos « d’extrême-droite ». C’est sans aucun doute aussi la jalousie qu’il engendre : les textes qu’il rédige pour le cours se dotent d’une forme aboutie et d’un contenu intéressant aux yeux de l’animatrice, bien que peut-être trop macabre. Cette tension entre le jeune homme sensible aux questions identitaires de son époque et les autres élèves va laisser place à une fascination ambigüe dont va être éprise Olivia pour Antoine.

Nous avons donc affaire à deux oppositions : une confrontation culturelle entre la France de souche et la France immigrée et une rencontre entre deux mondes sociaux : celui, aisé et bobo, d’Olivia, et celui, modeste et provincial, des jeunes en insertion. Si cette disposition du scénario est intéressante en soi, le film de Laurent Cantet vire bien trop tôt à l’idéologie bien-pensante. En effet, L’Atelier a un propos politique. Et que nous dit-il ? Que le terrorisme n’a rien à voir avec l’islam. Que Dieudonné et Zemmour sont de la même espèce, celle qui pousse à l’extrémisme. Que la radicalité, c’est seulement de la violence pour la violence, qu’elle n’a pas de mobile.

Les paysages estivaux de la Ciotat et le talent de l’actrice Marina Foïs comme du jeune Matthieu Lucci auront été malheureusement contre-balancés par une moraline inaudible. Ce cocktail de bons sentiments, plus personne ne pourra bientôt en boire une goutte. Surtout dans l’art, où ces derniers n’ont pas leur place.

Ecrire à l’auteur : jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo : critikat.com

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