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Le mirage olympique3 minutes de lecture

par Clément Guntern
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Les lundis de l’actualité – Clément Guntern

Les jeux olympiques de Pyeongchang ont été une fois de plus pour la Corée du Nord une occasion de mettre en avant le processus de paix avec son voisin du sud. Un certain rapprochement avait déjà été initié peu de temps avant la réunion sportive avec une rencontre entre responsables du nord et du sud non loin de la ligne de démarcation.

Un réchauffement des relations inter-coréennes semblait alors commencer. Fait marquant, l’équipe féminine de hockey sur glace réunifiée de Corée a pris part au tournoi olympique. De plus, la sœur du dictateur Kim Jong Un est même venue à la cérémonie d’ouverture, ce qui constitue un signe fort lancé au reste du monde. Pour finir, un général nord-coréen fut présent aux côtés d’Ivanka Trump, la fille et conseillère du président, pour la cérémonie de clôture des jeux de Pyeongchang. Il n’en fallait pas plus pour que les médias s’emparent des symboles lancés sous leurs yeux par les dirigeants coréens et ne se mettent à louer le sport comme lieu de réconciliation et de paix.

Pourtant, toutes cette agitation diplomatique autour des Jeux olympique tombe à point nommé pour la Corée du Nord et la coïncidence n’en paraît que plus troublante. En effet, comment ne pas se rappeler de l’escalade verbale en fin d’année dernière entre Pyongyang et Washington ? La tension autour des essais balistiques et nucléaires du régime coréen avait atteint son comble lorsque le président Trump menaçait de détruire son ennemi. Face à cette escalade, les Jeux olympiques ont eu pour effet un relâchement de toutes les tensions dans la région.

C’est exactement ici que le régime de Kim Jong Un possède une longueur d’avance sur tous ses ennemis. Il détient par sa nature dictatoriale un avantage stratégique important face à des démocraties comme les Etats-Unis ou la Corée du Sud. Lorsque dans ces pays l’on change régulièrement de stratégie à la faveur d’une transition de gouvernement, la Corée du Nord, elle, peut se permettre de préparer des plans sur des dizaines d’années pour arriver à ses fins.

Dans ce contexte, la venue des Jeux olympiques d’hiver a certainement été prévue de longue date et la meilleure façon de s’en servir pour la cause nord-coréenne a sans doute été envisagée. Après une brusque montée des tensions à la suite de tests de missiles – qui a probablement permis à Pyongyang de se perfectionner un relâchement – a suivi un appel à la discussion des deux côtés. Ainsi, la Corée du Nord se rapproche toujours plus de son objectif ultime de posséder l’arme nucléaire et de pouvoir toucher n’importe quel point du monde avec celle-ci.

Depuis des décennies, la dictature du nord a avancé dans son programme nucléaire, même lorsqu’elle entamait des discussions avec la communauté internationale. Déjà sous la présidence de Bill Clinton, faisant mine de vouloir abandonner leurs prétentions nucléaires, les dirigeants communistes n’ont en réalité fait que développer leur armement. Ces Jeux olympiques chez leur voisin du sud ont été une occasion en or de continuer leur travail en toute quiétude tout en faisant miroiter une possible réconciliation. La seule et unique volonté de Pyongyang est sa propre survie. Kim Jong Un sait que les Etats-Unis et bien d’autres ne rêvent que de la chute de son régime communiste totalitaire. Pour survivre, l’option la plus radicale est la dissuasion nucléaire. Ce n’est pas une manifestation sportive, aussi importante soit elle, qui permettra un jour la réunification des deux Corées et la chute de ce terrible régime.

Ecrire à l’auteur : clement.guntern@leregardlibre.com

Crédit photo : © Reuteurs

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