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PolitiqueSuisse

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Tourisme électoral, oui, et alors?3 minutes de lecture

par Nicolas Jutzet
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Moutier © Wikimedia Commons / Jeremy.toma

Dévoilée par le Tages Anzeiger, la polémique n’est pas près de se dégonfler. Un tourisme électoral aurait faussé la votation de Moutier sur son appartenance cantonale! Après «l’affaire Broulis» et la pseudo-controverse Isabelle Moret, voilà un sujet bien racoleur.

18 juin 2017. Les citoyens de Moutier, commune appartenant jusqu’alors au canton de Berne, décident, à une courte majorité (51,7%), de rejoindre le canton du Jura. Une aventure ambitieuse et fortement imprégnée d’identité. Enième épisode de la «question jurassienne». Emaillée par des tensions et des soupçons de fraudes, cette votation n’a cessé de défrayer la chronique.

Loin de se tarir une fois le résultat sorti des urnes, le flot de rumeurs repart de plus belle depuis quelques heures. La raison? L’apparition d’un rapport anonyme qui fait état d’un tourisme électoral en période de votation dans la commune de Moutier. Alors finalement, peu représentative, cette majorité de seulement 137 voix d’avance?

Soupçon de tourisme électoral

On reproche à des votants d’être venus s’inscrire, sans réelle volonté de s’y établir, dans le fief désormais promis au Jura. Après le tourisme d’achat, le tourisme social et même le tourisme sexuel, voici venu le temps du tourisme électoral. Les prochaines semaines devraient permettre de tirer au clair la véracité de ces mouvements et les éventuelles conséquences sur le résultat de cette votation à fort caractère historique.

Il faudra notamment éplucher sérieusement ce rapport anonyme qui aujourd’hui «soulève des questions», selon les propos du conseiller d’Etat bernois Christoph Neuhaus. Il s’agit là du volet légal. Mais que dire sur le plan moral? Un individu qui souhaite impacter l’avenir de la commune a-t-il le droit d’exprimer son opinion, certes de de façon peu habituelle, ou devons-nous lui reprocher ce fait?

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Nous nous trouvons face à un vote de fond, d’identité, d’avenir. Celui qui se voit revenir ou rejoindre Moutier, pour des raisons historiques, familiales, identitaires ou autres, seulement en cas de vote favorable à un basculement jurassien, ou dans l’autre sens, n’aurait-il pas le droit de faire valoir sa cause? Aussi subjective que soit la justification, elle a le mérite d’être réelle.

Un élan civique

On reproche aujourd’hui à certains leur excès de civisme. On brocarde une volonté de s’exprimer, d’influencer un destin qui, semble-t-il, leur est cher. Au contraire, dans une démocratie qui s’essouffle, avec un taux de participation en chute continue, réjouissons-nous de ces vrais moments démocratiques, qui voient des visions, des identités se faire face.

Soyons fiers de donner cette responsabilité au peuple. Défendre une cause sans volonté de s’établir directement sur place dans les jours suivant le verdict ne fait pas du bulletin un vote de seconde zone. Mais simplement un vote comme les autres, celui qui exprime la volonté profonde du sympathisant d’une cause. Et elle est légitime.

Ecrire à l’auteur: nicolas.jutzet@leregardlibre.com

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