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«Five Fingers for Marseilles»2 minutes de lecture

par Loris S. Musumeci
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Festival International de Films de Fribourg – Loris S. Musumeci

« Il faut s’armer ; il faut qu’ils nous craignent. »

Marseilles, un village d’Afrique du Sud, où « cinq enfants luttaient pour la liberté ». Des policiers blancs semaient la terreur. L’un des cinq, Tau, apprit à tuer ; par besoin de vengeance, par soif de justice. Il finit en prison. Vingt plus tard, il en sort et revient au village. La situation ne s’y est guère améliorée. Les citoyens vivent dans la souffrance permanente de savoir leur petite Marseilles étouffée de corruption.

Les policiers ne sont plus des Anglais. Ils demeurent cependant tout aussi inefficaces que les forces de l’ordre coloniales d’antan. Face au peuple, ils sont durs et sévères ; mais face à la mafia, ils tremblent comme des feuilles. Le groupe de criminels en question est mené par Sepoko, un homme cruel à l’œil de verre. « Je peux être le Diable. Et je peux être le Messie », dit-il d’une voix lente, sombre et cassée. Son allure de mystique le rend d’autant plus terrifiant. Tau ne se laisse toutefois pas impressionné. Il a connu l’horreur derrière les barreaux ; il est prêt à libérer son village, au prix du sang. Epais et abondant.

Un western africain

Qui est le héros ? Qui sont les méchants ? Renouant avec les plus grands classiques du western, le scénario mitige le bien et le mal. Le réalisateur sud-africain, Michael Matthews, s’applique à filmer, selon la tradition, de larges et secs paysages. Regards fauves, chapeaux de cow-boys, flingues dégainés à la vitesse de l’éclair sont aussi de la partie. Une touche toute africaine et contemporaine s’ajoute au spectacle dans le message social sous-jacent, pleurant une terre postcoloniale, sale, désespérée.

La photographie n’accomplit pas de miracles. Il reste néanmoins à noter que les paysages amers et déserts contribuent à l’angoisse insufflée par l’histoire. Les pas lents des personnages, leurs encerclements des ennemis et les apparitions en surprise donnent à certaines scènes un air de danse macabre. Du côté du jeu, celui de Sepoko est particulièrement impressionnant. Lorsqu’il crie, le ciel se ferme, la salle tremble.

Dans la construction de la trame, la lenteur possède, certes, une part artistique, mais aussi une part fortement ennuyeuse. A force de rebondissements et d’écartements de l’action principale, le spectateur croit à plusieurs reprises en une fin, qui semble ne jamais arriver. Une fois arrivée, il est à regretter que le noyau du sujet ne soit apparu qu’un quart d’heure plus tôt. Les maladresses sont donc flagrantes, bien que rien ne puisse enlever à Five Fingers for Marseilles le mérite de rendre hommage au genre du western et d’évoquer la misère urbanistique et sociale des périphéries sud-africaines.

« – Vous combattez les méchants.
– Je suis un méchant. »

Ecrire à l’auteur : loris.musumeci@leregardlibre.com

Crédit photo : © Five Fingers for Marseilles

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