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«Un Rhône qui fleurit»: des poèmes de Jean-Marie Claret2 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Les lettres romandes du mardi – Jonas Follonier

Originaire de Fully, en Valais, Jean-Marie Claret conjugue deux grands amours: la gastronomie et la littérature. Créateur et animateur de caveaux gastro-littéraires, l’homme a plusieurs ouvrages à son actif, dont le recueil de poèmes Un Rhône qui fleurit.

Le Rhône, voilà l’un des fils rouges reliant les mots et les goûts, les sons et les saveurs. Le Rhône, c’est le fleuve de son canton d’origine, qui constitue le contexte si ce n’est l’objet de son livre Un Rhône qui fleurit, paru aux Editions à la Carte. Les poèmes qui le composent sont autant de souvenirs rassemblés par thématiques, donnant lieu à des réflexions parfois hermétiques; esthétiques, toujours.

«Affaibli de fierté, affolé, pantelant
Au crépuscule de cette nuit expiatoire
Nos corps réfugiés aux confins de l’oubli.
Le jour et sa sérénité diabolique
Nous séparent dans sa lumière impitoyable.
Et ces larmes d’amour m’incendient le cœur
Notre dernière nuit s’achève
Les rêves sont parfois imparfaits»

Ce poème, Une Nuit, représente ce que les vers libres peuvent donner de beau, même aux yeux d’un lecteur qui, comme l’auteur de ce présent article, n’est pas forcément enthousiasmé par cette caractéristique de la poésie contemporaine. Là où la rigueur métrique et l’élégance de la rime font défaut, il reste encore toute la puissance de l’allitération ou la recherche du mot juste.

Naturellement, quiconque tiendra le recueil entre ses mains sera moins emporté par tel ou tel texte; il suffit que les intuitions qui s’y déclinent ne trouvent pas l’approbation ou même la compréhension du lecteur pour que celui-ci oublie le poème sur le champ et passe à un autre. On se rend compte ainsi de l’avantage de la poésie classique, où l’on peut toujours se laisser emporter par la musicalité et la répétition.

Jean-Marie Claret semble toutefois avoir choisi une forme appropriée au contenu qu’il souhaite partager à son lectorat. Le vers libre convient à ce genre d’hommes libres. Et il permet ce qu’Un Rhône qui fleurit contient de plus intéressant: l’émergence d’un style. Car oui, le style de Claret est bien unique, et la sincérité qui s’en dégage n’est pas sans procurer une certaine émotion.

«Le bleu du ciel écrasé comme la flamme blanche
De la montagne paralysée par le froid
Embrase mon cœur et ma conscience
Regard triste de ses bons yeux gris d’amertume
Me supplie de ne pas perdre le goût de l’amitié.
Etincelante de tristesse comme une larme blanche
Sous l’échafaud des constructeurs piétinant sa couche
Je demande grâce à la lumière crue de la lune
Qui douloureuse reflète sur son front bosselé
Mon appel au secours»

Ces paroles intimes proviennent d’une personne qui aime à se considérer comme un «contemplatif contrarié». On l’imagine, ce Valaisan qui partage à présent sa vie entre la Bretagne et le Jura suisse, se replongeant dans le Vieux Pays de sa jeunesse, contemplant la lune. On se voit également, l’été approchant, montant bientôt dans la montagne, tenant le recueil de Jean-Marie Claret sous le bras.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: © Jonas Follonier pour Le Regard Libre

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