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«Eldorado», de Giovanna aux migrants d’aujourd’hui2 minutes de lecture

par Loris S. Musumeci
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Les mercredis du cinéma – Loris S. Musumeci

« Je comptais les membres de la famille, avec toi, Giovanna. »

Le genre du documentaire n’est pas forcément facile à apprécier. Surtout face au grand public, sur le grand écran. Les passionnés en la matière diront que le film les a instruits davantage sur un sujet qui les intéressait déjà auparavant. L’élite seule se pavanera, recommandant tel ou tel documentaire rien que pour sa sublime photographie, disent-ils, ou pour la réflexion philosophique sous-jacente. Le réalisateur d’Eldorado, Markus Imhoof, pensait justement cela à l’époque, lorsqu’il étudiait le cinéma.

Pourtant, il a réalisé un grand nombre de films documentaires. Ce dernier, particulièrement,  touche véritablement un grand public. Premièrement, par son thème : la migration, traitée en long et en large tous les jours dans les journaux. Deuxièmement, par son regard. Simple, personnel, libre. Eldorado se passe de jugements politiques. Point de bonnes choses à faire, point de mauvaises choses à éviter. Il est des actions qui s’opèrent, en faveur ou défaveur des migrants, et Markus Imhoof les filme.

Sur le bateau de l’opération « Mare Nostrum », la caméra se pose sur un visage noir et effrayé, puis sur un autre, sur deux femmes qui se consolent mutuellement, sur deux hommes qui s’aident, sur le morceau doré d’une couverture de sauvetage. Et les explications, les commentaires de la part des sous-officiers, des infirmiers et des membres de de l’équipage. Le réalisateur opère en outre un coup de génie en ne se limitant pas à montrer l’humanité des migrants, mais aussi celle des membres de l’équipage, qui rient entre eux, participent à la messe et se dévouent pour des frères et des sœurs, venant de l’autre côté de la Méditerranée.

Enfin, Markus Imhoof, sans complaisance ni maladresse, mêle à son documentaire une part essentielle de son histoire. Les scènes sont ponctuées de dessins, de lettres, de photographies de famille. Ils racontent le destin d’une petite Italienne, Giovanna Viganò, orpheline de son père. Elle a partagé une partie de son enfance avec les Imhoof. Markus était fou d’elle. Et cela se sent à travers quelques images, défilant entre un bateau, un camp, pour rendre hommage à cette jeune fille, dont le destin est partagé par tous ceux qui sont nés quelque part, qui sont partis, qui se sont tus, et qui ont fermé les yeux.

« Nous ne vous promettons pas le paradis, mais chaque jour sera désormais meilleur. »

Ecrire à l’auteur : loris.musumeci@leregardlibre.com

Crédit photo : © Frenetic Films

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« Les années silencieuses » questionnent sans cesse | Le Regard Libre 22 mai 2018 - 17 05 06 05065

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