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«Personne d’autre» que Françoise Hardy2 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Les mélodies du jeudi – Jonas Follonier

Cela faisait six ans que Françoise Hardy n’avait pas sorti d’album. Et l’on ne s’attendait pas forcément à ce qu’elle en ressorte un, vu les soucis de santé qu’elle a dû traverser, au point de risquer la mort. La chanteuse est une ressuscitée, et cet élément ajoute à la grandeur de cette artiste dont la classe, l’élégance et le charme ne sont plus à prouver. La mythique interprète de Message personnel ou Le temps de l’amour n’a plus à démontrer non plus qu’elle possède une voix donnant une idée de celle que doivent avoir les anges.

On se met donc à l’écoute de ce nouvel opus en sachant déjà que ce sera un chef-d’œuvre. Dans ces cas-là, comme le décrit très bien Alain Finkielkraut en parlant des classiques de la littérature, «nous n’avons pas peur qu’il nous déçoive mais que nous le décevions en n’étant pas à la hauteur». Rien que la relation entre Françoise Hardy et Jacques Dutronc, qui se sont tant aimés mais qui vivent chacun leur vie de leur côté depuis des années sans pourtant jamais avoir divorcé, suffit à engendrer de l’émotion en lisant le titre Personne d’autre.

Il n’y a personne d’autre que Françoise Hardy pour chanter ces mélodies aériennes, oniriques, qui nous plongent dans une douceur lucide, dans une tristesse sereine, à l’heure du bilan, au terme d’une vie mine de rien très réussie. Certains morceaux sortent bien sûr du lot: il s’agit de la chanson éponyme Personne d’autre, mais aussi évidemment du single Le large, dont le clip réalisé par François Ozon entre tout simplement dans ce qu’il peut y avoir de plus émouvant sur cette bonne vieille planète.

D’autres pistes, dont on parle moins, méritent également une écoute religieuse: A cache-cache, le titre d’ouverture; Un seul geste, se situant dans le sillage de qu’elle fait depuis de nombreuses années; la reprise de Seras-tu là?, d’une beauté évidente; Quel dommage, un morceau différent et très intéressant; Train spécial, à l’orchestration moderne et dansante. Toutes ces trouvailles témoignent d’arrangements finement ciselés et d’une direction artistique hors pair, chapeautée par Eric Benzi, qui a par ailleurs signé la musique de quatre titres de l’album.

C’est tellement beau que cela se passe de mots. Cinquante-six après Tous les garçons et les filles, chanson qu’elle n’apprécie guère, Françoise Hardy nous enivre toujours de sa mélancolie, pour une dernière fois peut-être. Profitons-en, à pleines oreilles.

Ecrire à l’auteur : jonas.follonier@leregardlibre.com

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