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«Time share»: sea, no sex, sun3 minutes de lecture

par Le Regard Libre
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Neuchâtel International Fantastic Film Festival (NIFFF) – Thierry Fivaz

Time Share, c’est l’histoire d’un calvaire balnéaire. Un calvaire vécu par Pedro qui n’avait pourtant qu’un souhait : passer d’agréables vacances avec sa femme et son fils.

L’enfer, c’est les autres ! C’est par ces mots que pourrait se résumer Time share, second long-métrage de Sebastián Hofmann. Dans ce film présenté en première suisse au NIFFF (compétition internationale), le réalisateur mexicain livre une vision bien particulière de l’enfer. Ici, cependant, nuls démons ou monstres volants à la Jérôme Bosh ne sont présents ; le mal est ailleurs, presque invisible, tapi dans l’ombre. Dans l’ombre des parasols…

Après une année difficile, Pedro (Luis Gerardo Méndez) peut enfin respirer. Grâce à une offre particulièrement avantageuse, il a pu réserver, pour quelques jours et pour presque rien, un petit pavillon dans un village-vacances d’une grande chaîne d’hôtel : le rêve ! Le soleil, la piscine, le calme, les vacances en somme, sont comme l’imagine Pedro, les conditions idéales pour renouer avec sa femme (Cassandra Ciangherotti) et son fils. Si aucun flash-back ne montre à l’écran l’année écoulée, on comprend très vite qu’elle fut éreintante pour Pedro et les siens. Sa femme fut internée dans un hôpital psychiatrique, bouleversant naturellement leur petit garçon, et lui-même porte encore les stigmates de ces blessures vécues, puisque durant l’entier du film, Pedro a le pied gauche immobilisé par une attelle qui, à chaque pas, lui rappelle les épreuves endurées ; le lie cruellement à son passé.

Mais au grand dam de Pedro, le rêve tant attendu et tant désiré se dissipe rapidement, et se transforme même en véritable cauchemar. Le visage de l’horreur est celui d’une famille de quatre personnes avec lesquelles Pedro devra – contraint et forcé – partager, en huis clos, son petit pavillon.

Une horreur sans bourreau

C’est dans un décor de publicité sans saveur mais clinquant que se joue le drame de Pedro. Un village-vacances des plus communs où la densité des vacanciers au mètre carré attroupé au bord de la piscine rebute aussi bien l’agoraphobe que le délicat, mais qui pourtant consiste en un petit coin de paradis vivement recherché. Un paradis que Hofmann s’amuse à réhausser de coucher de soleil romantique et de plage de sable fin à l’eau translucide.

Mais ici, peu importe les cris des enfants, la musique assourdissante, les activités organisées, les regards épiants, la promiscuité avec les inconnus est tolérée. Cependant, le chemin est encore long pour que l’on puisse les accepter chez soi, à l’image de Pedro. Peut-être, d’ailleurs, est-ce uniquement ce qu’il faut retenir de Time share, à savoir que nul besoin de bourreau, de méchant ou de paysage sinistre, l’enfer, c’est les autres. Ou serait-ce plutôt un film où il ne se passe rien ?

Time Share est en effet un film un peu poussif, peu rythmé. On est toujours en attente de quelque chose, d’un événement, mais rien ne se passe. Heureusement, la photographie est soignée, très colorée – ce qui lui donne des allures de publicité – et rend de fait ce long-métrage agréable à l’œil. Cependant, on peut réellement s’interroger sur les intentions d’Hofmann. S’il s’agissait de critiquer le tourisme de masse et les villages-vacances ou autres Club Med, c’est caricatural et un peu fade. Si c’était souligner les difficultés des relations avec autrui, on aurait souhaité davantage d’insistance et de caractère. Dommage. Comme quoi, l’enfer est pavé aussi, parfois, de mauvaises intentions.

Pour ceux qui ont déjà l’esprit en vacances, Time Share sera projeté pour la seconde fois dans le cadre de NIFFF le jeudi 12 juillet au Théatre du Passage à 17h30.

TIME SHARE (Sebastián Hofmann) – NIFFF – International competition
Cotations :F
Fuyez !
FFFFF
Frustrant
FFFFFFFFF
Fantastique !
Virginia EufemiFF
Thierry FivazFF
Jonas FollonierFF
Hélène Lavoyer

Ecrire à l’auteur : thierry.fivaz@leregardlibre.com

Crédit photo : © NIFFF

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