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«Woman at war»: une fable écologique et féministe3 minutes de lecture

par Virginia Eufemi
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Neuchâtel International Fantastic Film Festival (NIFFF) – Virginia Eufemi

Le NIFFF présentait le 10 juillet dernier, en première suisse et en présence de l’actrice principale, Woman at war, un film du réalisateur islandais Benedikt Erlingsson qui dépeint une aventure humaine contemporaine.

La Femme des montagnes est une activiste écologiste islandaise recherchée par les autorités et dont les sabotages retentissent au niveau international. Sa cible? L’industrie lourde du pays. Ses actions? Non violentes, elles consistent principalement en des coupures de courants à une multinationale et en la diffusion de pamphlets militants. Derrière la Femme des montagnes (et son masque de Nelson Mandela) se cache Halla (Halldóra Geirharðsdóttir) une directrice de chorale célibataire proche de la cinquantaine. Epanouie dans son combat pour la sauvegarde de l’environnement pour les générations à venir, elle devra faire un choix, lorsque sa demande d’adoption, vieille de quatre ans, sera finalement acceptée et qu’une petite fille, Nika, l’attend en Ukraine.

Au niveau formel, Woman at war est un film de qualité qui magnifie son pays d’origine: les paysages somptueux de l’Islande sont un décor naturel idéal à un récit écologique. La nature est un élément fondamental du film, le spectateur ressent le fort contact de la protagoniste avec la terre; elle se couche souvent en posant le visage sur l’herbe et le musc pour humer les essences naturelles qui l’apaisent. Woman at war est un film très territorial, local, qui traite d’enjeux globaux, tels que le réchauffement climatique.

Un autre personnage à part entière est la musique. Trois musiciens jazzy et trois chanteuses ukrainiennes constituent la bande «dans la tête» de Halla, qui l’accompagne dans sa vie et exprime ses états d’âmes. Tantôt marche militaire, tantôt chant mélancolique, la musique interne de la protagoniste prend une place ludique et intelligente dans le récit. Halldóra Geirharðsdóttir revêt son rôle à merveille, elle incarne avant tout une femme forte et courageuse qui se trouve face au choix de la maternité ou du combat écologiste.

L’actrice a affirmé lors du bord-de-scène que le script n’avait pas été écrit de façon genrée et qu’il représentait l’activisme du réalisateur, également ami proche de Halldóra Geirharðsdóttir. Mais il est difficile de ne pas constater que Halla est avant tout une femme, qui œuvre sans peur pour son pays et pour l’avenir de la Terre. Il y a donc également une dimension «féministe» qui ressort de ce film, qui nous prouve également que «gutta cavat lapidem», qu’une goutte après l’autre peuvent creuser la pierre et qu’il n’y a pas de petit engagement.

Dans ce sens, deux héroïnes semblent se dresser en réalité: Halla et Nika. Halla risque sa vie, sa liberté, sa future maternité, pour la cause écologiste et Nika est une petite fille qui a surmonté les horreurs de la guerre, la perte de sa famille et qui est déjà, du haut de ses cinq ans, une petite femme d’une très grande force. Woman at war traite avec humour le thème très islandais de la consanguinité, mais aussi le traitement des migrants, grâce au personnage de Juan Camillo Roman Estrada, constamment arrêté à la place de la Femme des montagnes pour le simple fait qu’il se trouve toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Ce long-métrage aborde avec délicatesse les conséquences de nos choix et de nos actions, à travers le personnage complexe et attachant de Halla, une femme au combat pour l’avenir de la Terre.

Entretien avec l’actrice principale Halldóra Geirhardsdóttir à paraître dans notre prochaine édition papier, en août, au sein de notre dossier spécial consacré au festival.

WOMAN AT WAR (Benedikt Erlingsson) – NIFFF – Films of the third kind
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Frustrant
FFFFFFFFF
Fantastique !
Virginia EufemiFFFF
Thierry Fivaz
Jonas Follonier
Hélène Lavoyer

Ecrire à l’auteur: virginia.eufemi@leregardlibre.com

Crédit photo: © NIFFF

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