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Sion à nouveau sous les étoiles4 minutes de lecture

par Loris S. Musumeci
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Le Regard Libre N° 41 – Jonas Follonier et Loris S. Musumeci

Pour sa cinquième édition, le festival Sion sous les étoiles a réuni une fois de plus de grands artistes issus des différents genres populaires. Fraissinet et Julien Clerc en firent partie. Retour sur cette soirée du vendredi 13 juillet.

Si les spectateurs se sont déplacés de toute la Romandie, l’ambiance de ce rendez-vous musical est bien valaisanne. Plus d’œnophiles que de mélomanes peuplent la plaine de Tourbillon où vont se produire des artistes de qualité. Sous un soleil de plomb, des visages souriants, parfois violacés. Une joie de vivre entre épicurisme et beauf-attitude, nous rappelant la soirée christique du concert donné par Johnny Hallyday il y a deux ans, au même endroit. Cette année, les écrans publicitaires ont d’ailleurs projeté un hommage au rockeur, avec une belle image du septuagénaire accompagnée sobrement de la mention de ses trois venues à Sion, en 1999, 2006 et 2016.

Le rock était moins présent cette année, à l’exception de la pop bien rythmée de Calogero ainsi que de la musique alternative du groupe Placebo. Celui-ci a incontestablement déçu, le samedi 13 juillet dernier, donnant l’impression d’un «concert de province» sans aucune importance, ne méritant même pas un petit sourire, un petit mot pour le public. Ni même un regard, d’ailleurs, les musiciens étant rivés sur leurs instruments. Pourtant, le groupe britannique clôturait une soirée fort appréciée par les spectateurs, avec Fraissinet et Julien Clerc notamment.

Un Fraissinet à son aise

On parle beaucoup du virage «pop» opéré par Fraissinet avec son album Live sorti en 2015 et confirmé par son dernier opus, Voyeurs. Pop, son concert donné à Sion sous les étoiles le fut sans aucun doute. D’aucuns regrettent le Nicolas Fraissinet helvétique et ses mélodies atypiques, marquées par sa maîtrise du piano et sa voix haut perchée. Au fond, cet artiste dont les instrumentations comptaient moins sur la forte présence de la basse, de la guitare électrique et de la batterie, mais peut-être plus de subtilité au niveau des mots et des mélodies.

N’empêche, pour percer, il ne faut pas ignorer ce qui se fait dans la musique actuellement. Afin de passer en radio, l’étape de la production est des plus importantes, puisque c’est elle qui va offrir des sonorités contemporaines à des paroles et des mélodies qui ont peu de chance de suffire à elles seules. Les faibles capacités acoustiques d’un Open Air ne viennent donc pas aider ce «risque de saturation» qui vient guetter un artiste comme Fraissinet et dont on apprécie les textes comme la voix.

Malgré ce petit bémol, tout est à saluer. Les morceaux sont pour la plupart très entraînants, le groupe semble soudé et motivé, l’atmosphère emplit de soleil le public qui vient souvent pour cela à ce genre d’événements. La tendance pop dont nous avons parlé démontre toute sa force avec Arrête ou La mémoire de nos pères, issus du dernier album. Beaucoup de titres de cet artiste «Option Musique» sont connus par les spectateurs. La sauce prend, malgré toutes les difficultés que représente un premier concert de soirée à 18h00. Fraissinet est à son aise, pour notre plus grand bonheur. Un artiste authentique et joyeux!

Un Julien Clerc à tubes

Julien Clerc fut un coup de cœur. Entre ses admirateurs de toujours et les curieux qui sont venus l’écouter «parce que c’est quand même un grand chanteur qui vient à Sion», tout le monde a été séduit. L’interprète du célébrissime Femmes, je vous aime est arrivé sur scène sobrement. Moins sobre était en revanche l’aménagement de la scène; plusieurs musiciens, des choristes sublimes et très classe. Sobre, Julien l’était-il vraiment? Sans doute avait-il dégusté un bon cru valaisan dans sa loge avant le concert. 

Que l’artiste ait bu ou non avant d’apparaître devant la foule, peu importe, car il a été simplement génial! Après le premier morceau, sa chaleur humaine a explosé. Il aime son public; il aime le public. Julien s’est montré à la fois courtois dans ses salutations et déjanté dans son style. On a vu un homme libre. Un homme qui s’assume pleinement avec ses grimaces et sa voix tremblotante qui font tout son indicible charme. Puis, il s’est livré à quelques petites histoires et surtout à un hommage flamboyant à toute son équipe. Et évidemment, il a bien montré qu’il était des plus heureux, là «où le paysage est magnifique», en se donnant follement jusqu’à la sueur, jusqu’à détacher ses boutons de manchette. 

Mais ce qui restera gravé dans tous les cœurs qui peuplaient la plaine de Tourbillon le soir du 15 juillet: les tubes. Julien Clerc est un chanteur à tubes. Ceux qui ne le connaissaient pas trop – ou croyaient ne pas le connaître – se sont vite rendu compte qu’ils avaient en tête la grande majorité de ses chansons. De la touchante et élégante Ma préférence à la plus reggae Mélissa jusqu’à l’intime A vous jusqu’à la fin du monde en passant par la grave Les Séparés, voilà bien des chansons qui font partie de notre culture quotidienne. Julien Clerc fit rêver avec ses tubes et les spectateurs se retrouvèrent une fois de plus sous les étoiles.

Ecrire aux auteurs:
jonas.follonier@leregardlibre.com
loris.musumeci@leregardlibre.com

Crédit photo: © Nendaz Switzerland

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