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«Venise n’est pas en Italie», elle est dans la tendresse3 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier

Encore une comédie dramatique française dans les mercredis du cinéma? En plus, traitée très positivement par un critique pas très critique et un brin monothématique? Oui, désolé. Parce que Venise n’est pas en Italie d’Ivan Calbérac est un film réussi sur tous les plans.

Emile est un jeune adolescent qui vit dans une caravane avec ses deux parents déjantés. Sa mère lui teint les cheveux en blond «parce qu’il n’est pas né beau naturellement», son père glorifie leur vie de bohèmes et passe son temps à raconter des salades. Son frère, lui, est parti depuis belle lurette, ne supportant plus ses parents spéciaux. Un beau jour, la fille dont est épris Emile l’invite à venir la voir à Venise où l’orchestre dont elle fait partie donnera un concert. Très économes, les parents d’Emile n’en sont pas moins très bienveillants. Ils acceptent que leur fils parte en Italie. Mais à une seule condition: qu’ils viennent avec lui. En caravane, cela s’entend.

Venise n’est pas en Italie est tout d’abord un roman publié en 2015, le premier qu’ait écrit Ivan Calbérac et qu’il a décidé de sortir sous forme de film. Qu’est-ce qu’il a bien fait! Tout d’abord, il y a dans cette comédie comme dans le gouvernement d’Emmanuel Macron un art du casting: Benoît Poelvoorde, Valérie Bonneton, Hélie Thonnat, Eugène Marcuse et Coline D’Inca. Si le christianisme a inventé la Trinité (ou la Trinité le christianisme, qui sait), Ivan Calbérac a inventé la Quintinité. La dive comédie dramatique française incarnée par cinq instances époustouflantes.

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Oui, leur interprétation des différents protagonistes est simplement époustouflante. Elle épouse à merveille l’humanité des personnages. C’est bête à dire, mais ils sont pleinement humains, avec leurs vices, leur bonhommie, leur amour, leur beauté, leur bêtise, leurs franchouillardises, leurs chansons ringardes. Poelvoorde, comme on pouvait s’y attendre, excelle dans cet art comme il nous avait déjà séduit l’an dernier avec Au poste! et offre des scènes absolument cultes, que n’importe qui souhaitera montrer à tous ses amis quand il aura acheté le DVD à la FNAC, après avoir été voir le film au cinéma avec sa petite-amie, sa grand-mère, son chien, sa voisine et tout seul. En chantant A.I.E. Nom de nom. Aïe aïe aïe.

S’il fallait résumer le film en un mot, ce serait celui-ci: «tendresse». L’histoire a beau être très drôle, les parents très originaux, il n’en demeure pas moins que le spectateur ressort de la salle avec des étoiles dans les yeux, marqué par l’affection d’un grand frère pour son cadet, celle de parents marginaux mais aimants, celle d’une fille de crétin qui n’a de noble que le statut. Exploitant intelligemment la veine de Roméo et Juliette à la sauce moderne mais modeste, la passion adolescente que met en scène Venise n’est pas en Italie vient tout droit du cœur de Serge Reggiani, un artiste que l’on n’oublie pas.



Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: © Frenetic Films

Venise n’est pas en Italie
FRANCE, 2019
Réalisation: Ivan Calbérac
Scénario: D’après l’œuvre d’Ivan Calbérac
Interprétation: Benoît Poelvoorde, Valérie Bonneton, Helie Honnat, Eugène Marcuse et Coline D’Incat
Production: Isabelle Grellat Doublet, Eric Altmayer et Nicolas Altmayer
Distribution: Frenetic Films
Durée: 1h35
Sortie: 29 mai 2019

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