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«Family Business», une série Netflix (d)étonnante2 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier

Disponible sur Netflix, la nouvelle série française Family Business est à la fois très efficace et maladroite. Forte d’une distribution impressionnante (Gérard Darmon, Julia Piaton, Liliane Rovère), elle souffre d’un infantilisme inattendu. Verdict.

Les séries, l’avenir du cinéma? Nous avions posé la question à des spécialistes du domaine lorsque Le Regard Libre avait organisé une table-ronde sur le sujet. Quand on regarde certaines créations américaines largement visionnées, on peine à imaginer un quelconque avenir positif. Mais ce ne serait pas pour autant honnête d’affirmer que les séries n’ont pas leur importance dans le paysage audiovisuel d’aujourd’hui. Et, dans le monde même des séries, Netflix est un phénomène incontournable.

Voilà donc qu’une nouvelle réalisation française est apparue sur la plate-forme le 28 juin dernier. Autant le dire tout de suite, comme la majorité des productions Netflix, la première saison de Family Business, constituée de six épisodes de trente minutes chacun, est d’une efficacité incontestable. Gloire à la sauce américaine d’avoir su trouver les ingrédients d’une matière jamais ennuyeuse: une esthétique simple et cohérente, une musique soignée et homogène, un générique qui va droit au but, des premières scènes qui mettent tout de suite en place l’intrigue et les personnages.

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La série d’Igor Gotesman n’échappe donc pas à la règle, et c’est tant mieux que des acteurs de prestige tels que Gérard Darmon ou Liliane Rovère aient accepté de participer à une série Netflix mettant en scène une famille qui se lance dans le commerce de cannabis (bientôt) légal. Mais avaient-ils lu les dialogues avant de signer le contrat? Si l’intrigue de base est plaisante, les sorties de certains personnages gâchent tout en balançant des phrases plus-que-lourdes dignes d’un humour de pré-adolescent.

Surtout, un élément en particulier rend le spectateur pantois: l’obsession des pets, pieds, pissons et autres selles. Il y a une forme de «scatocratie» dans les dialogues qui, avec un seul mauvais bon mot, font perdre toute leur saveur à certaines scènes. Je n’exagère pas: on ne comprend pas les intentions du réalisateur avec cet humour bas de gamme et malaisant qui est très récurrent dans cette première saison. Si le mélange entre production Netflix et histoire franchouillarde était une bonne nouvelle, la comédie crasse qui en résulte pour partie est surprenante et décevante. Vous m’accorderez qu’on a connu meilleur alliage que le beauf-dèg’.

Cela n’empêche en rien Family Business de compter plusieurs autres grandes qualités que sa production et son casting. Citons par exemple l’ancrage dans l’actualité française de cette histoire se passant sous fond de légalisation du cannabis et de mariages mixtes entre juifs et maghrébins. Ou encore, point essentiel, la beauté de la photographie à de très nombreuses reprises, s’appuyant sur des balayages de caméra et des transitions visuelles remarquables. Enfin, la musique électro soft de Paul-Marie Barbier et Julien Grunberg compose une atmosphère agréable et familière. Ça change des accords de harpe.

Family Business
FRANCE, 2019
Réalisation: Igor Gotesman
Scénario: Igor Gotesman, Oliver Rosemberg et François Uzan
Interprétation: Jonathan Cohen, Gérard Darmon, Julie Piaton, et al.
Production: Five Dogs, Les Films du Kiosque, Netflix
Distribution: Netflix
Durée: six épisodes d’une trentaine de minutes
Sortie: 28 juin 2019

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: © Netflix

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