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«Peter Lindbergh – Women’s Stories»2 minutes de lecture

par Loris S. Musumeci
1 commentaire

Les mercredis du cinéma – Loris S. Musumeci

Un film documentaire artistique pour un artiste. Cela se tient. L’immense photographe de mode, Peter Lindbergh, qui adolescent se rêvait en Van Gogh, a la biographie qu’il mérite. Très discursive, travaillée dans ses images, étourdissante, sensuelle, endormissante – j’en ai payé les frais en m’endormant une partie du film, mais ça c’est une autre histoire –, la pellicule offre à son spectateur une évasion agréable. Mais quelque peu décevante.

Non pas parce qu’elle manque d’esthétique, mais plutôt parce que le panache, la virulence, la passion lui font défaut. Et l’universel! Le film se résume malheureusement un peu trop au portrait d’un portraitiste dans sa construction, alors qu’il aurait largement gagné à parler davantage à chacun de nous. D’autant plus que Peter Lindbergh n’est pas du genre à inspirer la fadeur et la mollesse. Bon sang, c’est un fou, un aventurier, un artiste!

Né à Lezno en Pologne, Lindbergh est le fils d’une mère stricte et froide et d’un père soldat et nazi convaincu. Après aventures et mésaventures, aventures sexuelles avec nombre de femmes, mésaventures avec nombre de requins du monde de l’art, le photographe a voyagé, a bu, a sué, a travaillé, a couché, a aimé, a trompé, a laissé, a repris, est parti, est revenu: en somme, il a bien vécu. Pourtant, cette fulgurance ne ressort pas vraiment dans le film.

Peut-être parce que son titre indique qu’il s’agit d’histoires de femmes? Oui, mais le problème c’est que d’histoire de ces femmes, il n’y a que leur corps exposé. Non, contrairement à ce que la critique obsédée par un féminisme qui devrait être omniprésent veut laisser croire, le documentaire se fiche complètement de l’histoire des cinq femmes que Lindbergh a porté aux nues par une couverture du Vogue britannique, à savoir: Linda Evangelista, Naomi Campbell, Tatjana Patitz, Cindy Crawford et Christy Turlington.

Autre point essentiel de la réalisation de Jean-Michel Vecchiet: l’exploitation de la mode. Il parvient à montrer combien la mode est un art et comme elle repose sur l’histoire de l’art, et tout particulièrement la photographie de mode ou les spots publicitaires. Il y est vraiment question de création, de jeux de lumière, de décors minutieux et d’interprétation de la part des modèles qui deviennent de véritables artistes. En outre, le génie d’un Lindbergh repose dans la capacité à raconter une histoire, transmettre un instant de narration à travers un corps, un visage, le regard d’une femme sur une photographie. Malgré le petit somme que j’ai piqué, je ne l’oublierai pas.

Ecrire à l’auteur: loris.musumeci@leregardlibre.com

Crédit photo: © DCM Film Distribution / Peter Lindbergh

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1 commentaire

jean michel vecchiet 22 août 2019 - 11 11 24 08248

il y a une part d’universalité, c’est même cette part d’universalité qui ouvre et referme le film, bien à vous. jean michel vecchiet.

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