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Un petit tour à Hambourg4 minutes de lecture

par Hélène Lavoyer
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Le Regard Libre N° 38 – Hélène Lavoyer

La découverte d’un lieu constitue toujours un beau moment de laisser-aller, durant lequel l’intuition se libère et laisse opérer la magie du hasard. Alors que rien n’y est connu, tout se dévoile et le regard se veut innocent tout autant que minutieux. Ces nouvelles places et odeurs, sous un ciel dont tout, jusqu’aux nuages, nous est inconnu, perpétuent l’énergie fragile des flammes de la curiosité.

La ville aux bâtiments de briques rouges et aux toits turquoise nous a ouvert ses allées et promenades. Deuxième plus grande agglomération d’Allemagne, l’espace urbain d’Hambourg est constitué de larges routes bordées de poubelles roses, souvent traversées de passages piétons affichant parfois même le nombre de secondes restantes avant le passage au vert.

Quand les époques mélangent l’architecture

Suivant la route de l’Elbe depuis le port d’Hambourg, dont une grande partie du paysage se compose d’immenses paquebots et cargos venus déverser à terre leurs cargaisons et de structures métalliques telles que des grues et des câbles, les pas nous mènent dans de petites rues aux maisons mitoyennes élevées.

Souvent, l’édifice de la philharmonie de l’Elbe – affectueusement abrégée « Elbphi » par les Hambourgeois – fait une apparition entre les bâtiments. Construite à partir d’un ancien entrepôt, elle donne directement sur la mer et le port industriel, et son extrémité va jusqu’à imiter les vagues.

Un rapide détour non loin de la fameuse Reeperbahn, – le quartier rouge d’Hambourg – et nous voilà face à l’imposante église Saint-Michel, érigée tout d’abord en 1669, puis reconstruite en 1786, après que la foudre l’eut détruite en 1750. Devenue un symbole important de la ville, les Allemands conseillent volontiers d’y passer quelques temps pour la visiter.

Qu’il s’agisse de ses nombreuses églises, de ses bâtiments d’époque ou de ceux arrivés plus récemment, Hambourg propose une architecture homogène, que les buildings les plus modernes viennent compléter sans la gâcher.

L’Hôtel de Ville et le « Petit Alster »

C’est à la vue de l’hôtel de ville, d’un style Second Empire, que le regard se pose longuement. Les sculptures surplombant les fenêtres du dernier étage, tout le long du toit turquoise, apportent encore de la prestance à l’édifice majestueux déjà agrémenté de nombreux détails.

Bâti entre 1886 et 1897, l’imposant monument semble se ficher de la soi-disant « emprise » du temps ; dans sa cour intérieure trône la fontaine d’Hygie alors vide d’eau mais non de beauté, inaugurée en mémoire de l’épidémie de choléra qui mit à mort 8605 habitants.

Plus loin, Adam et Eve se livrent un éternel face à face, leurs sculptures enfoncées dans les murs entourant une porte de bois foncé. Le regard hésitant du premier défie la tentation perceptible sur le visage de la seconde, qui à ses pieds accueille le serpent.

Puis les rivages de l’Alster s’ouvrent à nos yeux. A la nuit tombée, les lumières des restaurants et des quelques commerces encore ouverts se reflètent dans l’eau. L’après-midi, cet endroit grouille d’un petit monde et des peluches géantes nous entraînent pour une séance photo à la « Rathausmarkt ».

Le poisson et le hamburger

En dehors des traditionnelles Schnitzel – provenant par ailleurs tout d’abord de Vienne – et des plats à base de choux ou de champignons, c’est le poisson qui trouve une place de choix sur les menus hambourgeois. En effet, la proximité avec la mer du Nord propose aux habitants de nombreuses espèces aquatiques, telles que des harengs, cabillauds ou crabes.

Et, à l’heure d’un petit historique culinaire d’Hambourg, comment passer à côté du fameux hamburger, cette « galette de Hambourg » ? A l’instar d’autres spécialités allemandes telles que la Berliner ou le Bremer, c’est en effet en référence à sa ville d’origine que le nom d’« hamburger » a été désigné pour ce plat composé d’un steak d’Hambourg entre deux tranches de pain.

Originellement, les hamburgers se voyaient servis dans les cantines, principalement pour les ouvriers. Par la suite, ils composaient le plat principal des bateaux de la « Hambourg America Line » (ou « H.A.P.G. ») reliant Hambourg à New York. On comprend mieux comment, traversée après traversée, le plat fit son entrée aux coins des rues new-yorkaises.

Le quartier Sankt-Pauli et sa « rue rouge »

Le quartier Sankt-Pauli possède cette énergie électrique et lumineuse des rencontres entre jeunes et moins jeunes, touristes et autochtones. Malgré tout, les rencontres les plus saisissantes se font entre mendiants et touristes ; par manque d’habitude, il est possible que pitié et tristesse laissent là un important souvenir.

Loin des lieux de consommation du centre-ville, loin de l’ambiance luxurieuse promue par les grands hôtels et les boutiques chics des rives de l’Alster, les rythmes de musique rock, punk, techno ou rap se succèdent inlassablement au fil des bars.

Depuis l’extérieur, leur apparent délabrement et la luminosité de quelques néons ne semble pas refléter la chaleur ressentie au contact des Hambourgeois durant les longues marches du jour. Il suffit pourtant de passer le pas de la porte, et de s’habituer à la pénombre pour se sentir à nouveau bienvenu.

Ecrire à l’auteur : helene.lavoyer@leregardlibre.com

Crédit photo : © Wikimedia Commons, Alexander Svensson

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