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«Qui m’aime me suive», un art balzacien2 minutes de lecture

par Le Regard Libre
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Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier

Il était une fois un mécanicien devenu aigri, habitant avec sa femme dans un petit village du Sud de la France. Gilbert (Daniel Auteuil) et Simone (Catherine Frot) sont représentatifs de bien des couples qui s’aiment par habitude. Par lâcheté peut-être? C’est en tout cas avec un certain courage que Simone va un beau jour s’enfuir de ce foyer qui sent les dettes et la mauvaise haleine, n’en pouvant plus de son mari jadis plein d’idéal et ne supportant pas le départ de son voisin Etienne (Bernard Le Coq), qui était aussi son amant. La suite, dans vos salles de cinéma.

Des personnages qui n’évoluent (presque) pas

La force de cette comédie dramatique française signée José Alcala réside dans son traitement des personnages. S’il s’agit tout d’abord d’une excellente peinture de la France d’en-bas, la France de province, la France de Johnny également, l’important ne se situe pas dans cette fresque sociale, mais dans l’individualité de chacun des trois protagonistes. Ce n’est pas un hasard si ce sont trois des plus grands acteurs du cinéma français populaire (au sens noble du terme) qui s’y sont collés: la tâche qui leur incombe est difficile.

En effet, on aurait pu s’attendre à ce que le racisme primaire de Gilbert – qui appelait son gendre «le gorille» – et le triangle amoureux lui aussi primaire débouchent sur une réconciliation générale et un triomphe du bien. Surtout que, je spoil un poil, nous avons affaire à un film France 3. Mais il n’en est rien: pas de bien, pas de mal, juste des personnages humains qui, certes, prennent conscience de certaines choses au cours de l’histoire, mais qui ne changent pas vraiment. Tout est comme déjà inscrit dans leur destinée, à l’image des tatouages ridicules sur les épaules de Gilbert.

Aussi, cet art de la petite tragédie grecque ne pouvait s’opérer sans une esthétique sobre. La musique originale de Fred Avril, sorte de western contemporain très épuré, épouse à merveille la simplicité des plans, mettant en avant les personnages et leurs milieux. Nous ne sommes pas loin d’un récit balzacien, véhiculant des types et non des personnes. Cela nécessite des clichés, c’est certain, mais aussi du détail, beaucoup de détail. Et cela demande du travail. Chapeau bas, donc, pour ce film Qui m’aime me suive.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com


Crédit photo: © Praesens-Film

QUI M’AIME ME SUIVE
FRANCE, 2019
Réalisation: José Alcala
Scénario: José Alcala et Agnès Caffin
Interprétation: Daniel Auteuil, Catherine Frot, Bernard Le Coq
Production: Nicolas Blanc et Robert Guédiguian
Distribution: Praesens-Film
Durée: 1h30
Sortie: 20 mars 2019

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