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«A deux mètres de toi», et à mille lieues de ce à quoi je m’attendais2 minutes de lecture

par Kelly Lambiel
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Les mercredis du cinéma – Kelly Lambiel

Elle est jolie, intelligente, vierge, a de sympathiques copines, un meilleur ami gay, met un point d’honneur à tout bien faire et vient d’une famille déchirée mais aimante. Il est ténébreux, un peu artiste, cache une profonde sensibilité et des blessures inguérissables derrière ses discours sarcastiques et nihilistes. Dans l’univers des histoires romantiques pour adolescents, ces deux-là étaient forcément destinés à se rencontrer, voués à s’aimer. Un premier contact difficile, quelques allusions sexuelles, une complicité qui se crée au fil de nombreuses conversations malgré les différences…

Il ne manque à cette recette ancestrale maintes fois réalisée mais rarement réussie qu’un seul ingrédient. Vous l’aurez deviné: des obstacles. L’amour impossible, voilà de quoi pimenter, rendre intéressante et transformer en histoire épique n’importe quelle banale amourette. Seulement, ils sont nombreux à être passés par là avant: Pyram et Thisbé, Tristan et Iseult, Roméo et Juliette pour ne citer que les plus illustres. Alors «cette fois on innove», ont probablement dû se dire les scénaristes. Les normes sociales évoluent, les mœurs changent et la technologie a fortement réduit les distances géographiques. Qu’est-ce qui peut, aujourd’hui, encore réellement séparer deux êtres malgré eux et ce de façon crédible? La maladie.

Un air de «déjà vu»

Mais là encore, Stella et Will ne sont malheureusement pas les premiers à nous émouvoir de leur sort. D’autres l’on fait, ou pas d’ailleurs, avant eux tels Oliver et Jennifer (Love Story), Landon et Jamie (Le temps d’un automne), Tessa et Adam (Now is good), Hazel Grâce et Augustus (Nos étoiles contraires), Maddy et Olly (Everything, everything) ou encore Katie et Charlie (Midnight Sun). Des vies volées alors qu’elles viennent à peine de commencer, des rêves brisés avant même d’avoir pu éclore, des êtres fragiles qui voient dans l’autre l’unique moyen d’accéder un peu à ce que le destin leur interdit. Difficile de ne pas être touché. L’industrie du cinéma pour adolescents semble l’avoir bien compris et nous ressert donc régulièrement ce même scénario. Oui, mais.

Un petit quelque chose en plus

L’amour qui unit Stella et Will n’est pas seulement limité dans le temps, il l’est également dans l’espace. Sous peine de voir s’aggraver la forme de mucoviscidose dont ils souffrent, deux mètres doivent impérativement les séparer et aucun contact physique n’est possible. Toucher l’être aimé ou mourir, cruel dilemme, sans jeu de mots, ni ironie. Pourtant réticente et pleine d’aprioris, j’ai finalement été prise dans l’histoire et mesuré, pour ne pas dire reçu en plein visage, au fil des images, tout le tragique de la situation.

Les partis pris scénaristiques et le jeu des acteurs y sont pour beaucoup. L’équilibre entre idéalisation et réalisme, mièvrerie et humour est savamment dosé. Stella (Haley Lu Richardson) illumine l’écran de son magnifique sourire et Will (Cole Sprouse) est bouleversant lorsque ses yeux se remplissent de larmes. A certains moments on en oublie presque avoir affaire à des malades tant leur histoire présente de similitudes avec celle d’un couple «normal». Choix difficiles, complicité à toute épreuve, éclats de rire et romantisme. La formule millénaire fonctionne toujours (il faut croire qu’elle est réellement efficace!) et arrive à nous emporter, en toute simplicité et sans lasser, dans une énième romance.

Ecrire à l’auteur: kelly.lambiel@leregardlibre.com

Crédit photo: © Lionsgate

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