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«Borat 2»: tout le monde adorera, à part les cons4 minutes de lecture

par Danilo Heyer
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Les mercredis du cinéma – Danilo Heyer

Borat 2, la suite de Borat (2006), est sorti le 23 octobre sur la plate-forme «Prime Video». Sacha Baron Cohen reprend les traits du journaliste Kazakh Borat Sagdiyev, pour un autre voyage en Amérique, mais troque cette fois-ci la compagnie de son acolyte obèse Azamat Bagatov pour celle de sa fille; de quoi proposer de nouvelles situations loufoques. Faut-il donc le voir? Assurément.

Ce second volet est tout autant drôle qu’il est une bonne suite. S’il est bien vrai que toute nouvelle entrée se doit de respecter ses personnages et de conserver l’essence de ce qui faisait le charme des premiers opus, en proposant toutefois quelque chose de neuf, Borat 2 est alors tout à fait bien exécuté. Quoiqu’il y ait peut-être moins de punchlines mémorables, le film en lui-même nous fait bien rire. Il reprend le format mi joué, mi réel, et surtout, le même humour. Borat 2, comme South Park, ayant compris qu’une bonne blague était toujours faite aux dépens de quelqu’un, tape joyeusement sur tout le monde et sans distinction: musulmans, Kazakh, juifs, complotistes, alt-right, etc. et, par cela même, joue dans la nuance. Disons-le, Borat et South Park resteront à jamais d’excellents antidotes au puritanisme de l’humour, bien installé dans certains pays comme en France, où jamais ils n’auraient pu voir le jour.

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Le danger, pour toute œuvre de ce genre, reste encore le même: tomber soi-même dans le cliché quand on les dénonce. On n’offre plus alors que des blagues convenues, entendues milles fois, toujours au détriment des même personnes, et, finalement, très artificielles. Une attitude si néfaste est bien semblable à celle qui soumettrait un film à quelques thèmes qu’on aurait choisi a priori, quitte à rendre son histoire et ses personnages inintéressants, incohérents avec les précédents opus et plats, à l’instar d’un Rian Johnson et de son Star Wars VIII. A agir ainsi, on ne produit que du cinéma didactique; on nous fait la leçon, et ça ne peut pas échapper au spectateur attentif. Si la meilleure façon d’éviter un massacre pareil, pour le film dramatique, c’est de quitter les concepts et idées apprises pour ne se concentrer que sur l’intrigue et les personnages, dans le registre comique, il s’agit de se contenter de faire rire, et de laisser l’interprétation au spectateur.

Sacha Baron Cohen est quelqu’un qui a saisi toute l’importance de cette vérité, et quand il pourrait lui-même trouver un sens au film, comme la dénonciation d’un glissement vers l’autoritarisme, ce serait seulement l’interprétation la plus générale d’une œuvre qui, dans ses détails, dans ses sketchs, n’est en rien partisane. En résumé, Borat 2 est réussi parce qu’il est un authentique Borat, et parce qu’en tirant tous azimuts, son humour est vrai. Quel que soit son bord politique, et à moins d’être un de ces philistins du rire, n’importe qui peut y trouver son compte.

Ecrire à l’auteur: danilo.heyer@leregardlibre.com

Crédit photo: © Amazon Studios

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