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«Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part»: une adaptation libre et réussie3 minutes de lecture

par Le Regard Libre
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Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier et Lauriane Pipoz

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part sort sur les écrans ce mercredi. Il est tiré du premier succès littéraire d’Anna Gavalda. Sorti il y a vingt ans, le recueil de douze nouvelles narre des anecdotes drôles ou poignantes sur des Parisiens. Le film aussi: Arnaud Viard a su créer une œuvre nouvelle en gardant l’esprit de l’originale. A découvrir que vous ayez lu le livre éponyme, ou non. Mais prenez vos mouchoirs!

Sans trame précise, le long-métrage réalisé et scénarisé par Arnaud Viard gravite autour de deux frères et deux sœurs. L’aîné, Jean-Pierre (Jean-Paul Rouve), est l’homme fort de la famille: il a endossé le rôle de père auprès de ses frères et sœurs depuis que le leur s’en est allé. Cet homme servant de roc constituera le nœud d’une histoire plurielle; il sera la consolation, puis la douleur des personnages. Mais ces derniers ont leurs propres moments à l’écran: on découvre leur quotidien fait de hauts et de bas, avec et sans Jean-Paul.

Un long-métrage sous forme de nouvelles

C’est le grand paradoxe de cette affaire: si l’adaptation est totalement libre, elle est néanmoins fidèle à l’esprit du livre; dans sa forme. De même que pour l’œuvre originelle, ce film se comprend comme une suite d’événements mis bout à bout. Le lien entre les séquences n’est pas toujours évident, mais absolument pas dérangeant: presque toutes les anecdotes des nouvelles ont été intégrées à la famille présente à l’écran. Ce point est une réussite: les personnages principaux tiennent debout et ont une vraie psychologie. On s’attache rapidement à Jean-Pierre, mais tout autant à son frère maladroit (Benjamin Lavernhe) qui tente de contrôler sa vie.

Leur crédibilité découle bien sûr aussi de la justesse des acteurs, qui réussissent à nous faire passer du rire aux larmes. Même si la mise en scène est parfois un peu trop sensationnelle – la neige n’est pas forcément nécessaire pour montrer l’esprit de Noël –, ils maintiennent un ensemble cohérent en n’en faisant pas des tonnes. La scénographie arrive à nous surprendre tout en marchant sur la pointe des pieds. La musique, particulièrement remarquable, aide à composer une atmosphère réaliste, quoiqu’un brin brumeuse. Le tout débouche sur équilibre mélancolique, entre tragédie et douceur.

Et surtout, malgré la plume manquante d’Anna Gavalda, les dialogues recèlent quelques perles. «Que sait-on de la vie intérieure de quelqu’un?» Presque rien, nous répond le film. C’est la définition même du privé par opposition au public, défini par les philosophes comme «ce qui est observable». Avec tout le transhumanisme du monde, peu de chance que cela change un jour. Serait-ce un progrès? Des divagations mentales telles que celles-ci sont le propre de l’expérience que peut procurer un film à ses spectateurs, en plus du divertissement. Ainsi que de l’émotion.

Ecrire aux auteurs:
jonas.follonier@leregardlibre.com
lauriane.pipoz@leregardlibre.com

Crédit photo: © JMH Distributions

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