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«Toute ressemblance…», un grand film malgré ce qu’en dit la presse bobo3 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier

Le Monde et Télérama s’en sont donné à cœur joie. Le premier film de Michel Denisot serait lourdingue, il enfilerait les clichés et ne dirait rien de substantiel. Face à l’excellence de Toute ressemblance…, on se dit que le procès de la presse bobo française tient peut-être à une certaine jalousie pour un journaliste ayant fait sa carrière à Canal+ et à TF1 et qui se donne le courage – ou tout simplement le plaisir – de tenter un beau jour le cinéma, sous une formule simple, populaire et diablement réussie.

C’est l’histoire d’une vedette de la télévision, qui est entrée dans la cour des plus grands en accédant à la présentation du 20h00 lors des attentats de 2001. Un homme qui brûle d’ambition et de tactique, de charme surtout, et que rien ni personne, surtout pas le patron de la chaîne, ne vas pouvoir éliminer, tant il les tient par les parts de marchés. La star fait de l’audimat, beaucoup d’audimat. Malheureusement pour lui, l’argent est le début de tous les possibles: un peu de chirurgie esthétique pour maintenir son image au sens propre, un peu de drogue pour s’amuser dans les boîtes gay de son pote avec le Ministre de la Culture, et un peu de drogue pour noyer le poisson et montrer patte blanche et belle haleine à sa femme. Se met alors une guerre de pouvoir et surtout une crise familiale dramatique, sous fond de coulisses du show-business.

Dubosc, une fellation, et le bobo s’offusque!

Avons-nous tous vu le même film?

Alors, certes, Toute ressemblance… a son côté beauf. Déjà le titre, qui place d’emblée le film sur la ressemblance de son protagoniste avec quelqu’un, ou peut-être quelques-uns… Ensuite, son acteur principal: Franck Dubosc, qui incarne dans son essence le cinéma populaire, voire populo. A Télérama, la journaliste Marie Sauvion a précisé tout de suite dans sa vidéo ridicule que Franck Dubosc, normalement, elle l’adore, mais là, non, il ne brille pas. Qu’est-ce que ça a dû lui faire mal à la bouche, de dire que Dubosc trouve habituellement grâce à ses yeux. Entre gens bien, cela ne se fait pas de vanter l’homme en slibard. Mais les bobos, à l’image des êtres humains, ont leurs paradoxes. Renaud l’a d’ailleurs si bien chanté, il y a quinze ans – autant dire une éternité:

Sauf que voilà, passés ces premiers éléments qui ne sont déjà des défauts que pour une partie de la critique ou de l’opinion, on peine à comprendre comment on ne peut pas aimer le film à proprement parler. Car il s’agit d’un grand film. La voix off que l’on suit comme un fil rouge donne à cette œuvre une dimension narrative très intéressante, faisant écho à un phénomène que connaissent bien les hommes «qui en veulent»: l’éternelle réflexion sur soi-même. Car les ambitieux sont souvent des mélancoliques. «Ils analysent leur vie plus qu’ils ne la vivent», comme l’écrivait Baudelaire quelque part dans la prose de son Spleen de Paris. Qu’il est dur, disons-le, de vivre sa vie. Telle est la première fulgurance de Toute ressemblance…

«J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant.»

Outre également la présence de très bons acteurs dont Denis Podalydès, le simple spectacle que nous offre ce film est à saluer. Car il faut reconnaître que cette haute vie parisienne peut faire rêver. Oui, ses dangers font peur – et le long-métrage nous le rappelle bien assez. Oui, sa faune est souvent ridicule – et le long-métrage nous le rappelle bien assez. Oui, le bonheur se situe peut-être dans une existence plus simple, dans une forme d’équilibre entre amour des grandeurs et soin de la base, entre aventure professionnelle et vie de famille, quelque part parmi la gloire et l’humilité. Mais nous autres, animaux humains, avons besoin de rêve. Et les films de ce genre sont aussi là pour ça, aussi bête que cela puisse paraître. Or, quelle importance d’apparaître con aux cons?

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: © JMH Distributions

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