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«Wonder Woman»3 minutes de lecture

par Loris S. Musumeci
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Les mercredis du cinéma – Loris S. Musumeci

Une rubrique partenaire de Cinérevue, l’émission cinématographique de NeuchVox. Prochain direct : lundi 3 juillet 2017, 20h30 – 21h00

« Tu as été mon plus grand amour ; aujourd’hui tu es mon plus grand désespoir. »

Diana (Gal Gadot), princesse de Themiscyra, court à travers une île peuplée uniquement de femmes charmantes, fortes et sveltes. Enfant déjà, elle rêve de se battre comme toutes les autres Amazones. Sa mère, la reine Hyppolite, s’y oppose. Cette petite, née de l’argile et du souffle de Zeus, ne doit pas être mêlée au monde de la guerre, dont les hommes sont responsables à cause d’Arès.

En conscience toutefois du danger que court la tribu de femmes entourée d’un monde perverti, Antiope, sœur de la reine, entraîne sa nièce plus durement que les autres guerrières. Diana a grandi tout en merveille. Elle aperçoit un jour un avion s’effondrer en mer. Habile, elle plonge au secours du pilote. Un espion américain.

C’est le chaos hors de cette sphère onirique. « Quatre ans, vingt-sept pays, vingt-cinq millions de morts », explique Trevor (Chris Pine), le naufragé. La Grande Guerre. Diana est convaincu, Arès en est le responsable. Elle accompagne le soldat dans cet univers à feu et à sang, avec pour seul espoir de sauver l’humanité. Etonnante immersion d’une femme naïve et atypique dans un contexte hostile et sombre, sous les furies du général allemand Ludendorff.

Sensibilité féminine

On annonçait Wonder Woman comme un renouveau des films à super-héros. S’il est difficile de constater une vraie nouveauté en matière de trame et contenu, elle est entièrement présente dans la simple féminité du héros. Aussi étonnant que cela puisse paraître, une super-héroïne marque une importante différence par rapport à l’habituel super-héros. Il est certes toujours question de sauver le commun des mortels contre les forces du mal, et de combattre au corps-à-corps en conséquence. Mais que le salut soit incarné par une femme donne une sensibilité majeure à la mission, en l’investissant d’optimisme, compassion et philanthropie. Par là, les mâles trop enclins à la brutalité reçoivent une éducation juste et directe à devenir meilleurs.

Pièges techniques

La réalisatrice, Patty Jenkins, semble être néanmoins tombée dans un piège technique par cette féminité du héros. Sur les deux heures et vingt minutes de film, les scènes de combat sont trop longues jusqu’à fondre en lassitude. C’est sans doute la douceur de Diana qui doit être rattrapée par une dose de violence. Pour demeurer évidemment dans un authentique genre de l’action, tant attendu des spectateurs.

Accompagnent ce défaut deux autres éléments dommageables. En premier lieu, certains effets spéciaux. Par moments, le numérique adopte une posture si imposante qu’il crée un artifice en contraste avec le reste, plutôt envoûtant par son naturel convenable. Aussi, lors de l’ultime scène de combat, les pouvoirs magiques des deux rivaux commettent de tels excès électrisants et brillants que l’on se croirait soudainement dans Transformers.

En second lieu, l’action mêlée de spectacle à l’écran voile malheureusement une grande partie de la psychologie des personnages. La seule qui se sauve de cette absence est Diana. Cela limite les dégâts. Le public aurait désiré cependant entrer davantage dans certaines figures de l’histoire, tirées par ailleurs de la réalité et passionnantes.

En vertu de beauté

Malgré ces failles, Wonder Woman est l’une des bonnes surprises de la saison cinématographique. Les liens à mythologie sont pertinents, les situations comiques arpentent le long-métrage de manière fort agréable. La réflexion sur la guerre, encore, mériterait tout un développement. Bien que naïve, à l’image de l’héroïne étrangère à la cruauté, elle porte un sens profond. « Aucun héros ne peut changer cela [le climat conflictuel du monde]. Seul l’amour peut sauver le monde. » Aussi banal que la sentence puisse sonner, c’est la vérité. Il est bon de l’entendre.

Moralement, d’ailleurs, le film s’insère dans une optique humaniste et chrétienne. Eloge du courage, du sacrifice et de la miséricorde. Tant de vertus qui habitent la princesse. Et si la beauté est également une vertu, la sublime Gal Gadot sied parfaitement à son rôle.

« Il ne s’agit pas de mérite, mais de ce en quoi on croit. Et je crois en l’amour. »

Ecrire à l’auteur : loris.musumeci@leregardlibre.com

Crédit photo : © statcdn.fandango.com

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