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Pierre Maudet légitimé par le peuple: l’élan délité des élites4 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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A Genève, Pierre Maudet arrive en deuxième position du premier tour dans la course au Conseil d’Etat. Son ancien parti, le Parti libéral-radical (PLR), en pâtit. Mais ce sont les journalistes moralisateurs qui, aujourd’hui, devraient le plus se sentir dans leurs petits souliers. Cette situation met en lumière un fossé de plus entre les élites médiatiques et le peuple.

Pour une grande partie des médias romands, il n’y avait plus que Pierre Maudet pour croire à lui-même. Cracher sur Maudet, rappeler à tout bout de champ son voyage à Abu-Dahbi – qui lui a valu le 22 février une condamnation pour acception d’un avantage – et ses mensonges tout en se moquant de sa persévérance à vouloir rester en politique, c’était devenu du dernier chic. Tout comme l’éloge des circuits courts ou le soutien à Black Lives Matter. «Ah ce Maudet…» Tirer sur une ambulance, c’est déjà moche en soi. Mais passons sur ce point.

Passons aussi sur cette nouvelle forme de sentence qui est la sentence populo-médiatique, faisant qu’un accusé, bien avant le procès, est déjà subtilement associé à un coupable dans l’imaginaire général. «Nos lecteurs en redemandent», clament certains journaux quand quelqu’un s’autorise à remettre en question leurs fameuses «enquêtes» flirtant avec la mise à mort de la présomption d’innocence. C’est vrai que le lectorat en redemande. Peut-être parce qu’il a été habitué à cela.

L’ennemi commun comme condition du groupe

La petite bête n’est pas là. Elle est plutôt à chercher dans cette vieille vérité psychologique: pour qu’un groupe se constitue, il lui faut un ennemi commun. Voilà que la méthode, évidemment inconsciente la plupart du temps, est toute trouvée pour appartenir à la catégorie des «gens bien», des «gens bons»: hurler avec les loups en direction d’un bouc émissaire présenté comme le dernier des salauds. Avant qu’un autre soit choisi. Et en faisant mine que le reste du monde, lui, est bel et bon.

Or donc, en ce 7 mars, voilà qu’au premier tour de l’élection au Conseil d’Etat genevois, éjecté de son propre parti – le PLR genevois – et moqué par des journalistes et autres individus qui veulent «bien penser», Pierre Maudet obtient 22,8% des voix, raflant ainsi la deuxième place après la Verte Fabienne Fischer. Ce que les élites prenaient pour une affaire entendue se heurtent à un scénario imprévu: une population s’exprimant contre leur avis!

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Le peuple a donc démocratiquement légitimé Maudet, considérant son action (déjà faite ou promise), sa stature et sa vision plus importantes que ses errances narcissiques et judiciaires. Cela a un goût de Sarkozy. Personne ne devrait être surpris. Au second tour, cependant, il paraît difficile d’imaginer qu’il passe, avec le PLR qui s’est retiré comme prévu et le PDC qui s’est invité dans la course. Mais il faut dans le même temps avoir à l’esprit que Pierre Maudet, désormais certain de compter, est plus déterminé que jamais.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: Wikimedia CC 4.0

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