The Lausanne train station is expanding, and to do so it needs more space. But how do you find more space when you're in the heart of a saturated city, where the smallest cm2 is already in use? The answer is the same as when you're in charge of organizing the next Olympic Games: evict the tenants and destroy their living space! Some had only been there a few months, others for almost a lifetime. All welcomed us warmly at 26 rue du Simplon, where the «Traces de passages» exhibition, curated by Sébastien Martinet, was taking place.
C’est l’occasion pour tous d’entrer dans l’intimité de ces résidents qui nous ouvrent leurs portes afin qu’on y découvre les traces qu’ils y ont laissées. Nous sommes invités à participer, que ce soit en écrivant sur les murs ou en sculptant ce que notre imagination nous inspire dans un morceau du tas d’argile à disposition dans une cuisine. Dans un salon, un canapé ainsi que des cacahuètes nous attendent pour que nous puissions confortablement visionner les témoignages vidéos de certains locataires pendant que la jeune femme qui occupe encore les lieux boit tranquillement son thé. «C’est un peu la bazar mais vous pouvez vous promener», nous dit-elle. A l’étage, des images et messages apparaissent lorsqu’on allume la lampe à UV de la salle de bain. Un peu plus haut encore, alors que des appareils diffusent de la musique dans des casques audio accrochés aux murs, le sol est recouvert de feuilles mortes et ça sent bon la forêt.

Cette intimité qu’ils nous offrent aujourd’hui, les locataires de l’immeuble l’ont également partagée quotidiennement avec tous ces voyageurs venus attendre un train ou un proche de retour de voyage. Un lieu d’exposition, une gare, deux endroits de rassemblement où de parfaits inconnus se retrouvent si proches et en même temps si distants.

Une exposition éphémère dont les seules traces qui perdureront seront nos souvenirs, puisque le moindre mur, la moindre fenêtre ou tommette de cette galerie atypique seront détruits. A travers des installations et de nombreux médias tels que la sculpture, la peinture, le graffiti, l’illustration, la photographie, etc., «Traces de passages» nous questionne sur notre rapport aux autres ainsi que notre propre condition éphémère. Elle nous renvoie à notre phantasme d’immortalité et notre besoin de laisser une trace de notre passage sur terre pour ne pas tomber dans l’oubli, le tout avec beaucoup de talent et de poésie. Demeure une question sans réponse: comment aurions-nous réagi si nous nous étions trouvés dans la même situation?
«Traces de passage», exposition à la rue du Simplon 26 à Lausanne, du 7 au 22 septembre, de 10h à 19h (plus d’infos ici).
Write to the author: amelie.wauthier@leregardlibre.com
Crédits photos: © Indra Crittin pour Le Regard Libre