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Chilla ou la poésie qui cogne4 minutes de lecture

par Erica Berazategui
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Sous la chaleur étouffante du Club Tent de Paléo, la rappeuse française Chilla s’est produite avec un sourire jusqu’aux oreilles devant un public ouvert et prêt à recevoir ses claques d’énergie.

Déjà dix minutes avant le début du show, le public scande le nom de la rappeuse qui s’apprête à donner un concert en ce 21 juillet au Paléo Festival: Chilla. La tension monte et le public s’impatiente. Une entrée fracassante plus tard, les spectateurs découvrent une rappeuse à la voix aiguë, avec un sacré débit de parole: les mots s’enchaînent, s’entrelacent, sans jamais se chevaucher. Des phrases courtes, efficaces et poignantes fusent vers les spectateurs. Les mots sont balancés avec une douceur enivrante et le public les renvoie avec autant de fermeté.

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Née à Genolier, en Suisse, la rappeuse s’est fait une place dans le monde du rap, notamment grâce à ses paroles qui seraient, pour certains, trop crues – et surtout, trop féministes. Sur scène, elle se montre habitée par une poigne et une envie de s’exprimer. Malgré cette niaque, Chilla arbore un sourire touchant tout au long du concert: elle renvoie une image légère et semble s’amuser du show du début à la fin. Elle a même la simplicité de se présenter aux personnes qui ne la connaîtraient pas, chose plutôt rare lors du festival. Aussi, au moment de lancer le mouvement pour un pogo, elle lance une mise en garde et demande aux personnes qui n’ont pas envie d’y prendre part de se placer sur les côtés. Chose encore une fois plutôt rare.

Claques et mélodie

Quant aux morceaux, ils s’enchaînent au fil de la voix ensorcelante de Chilla. Elle claque pour Am Stram Gram et coule lors de Si j’étais un homme. Elle ne fatigue jamais, au contraire: elle monte et éclate au fur et à mesure du concert, toujours plus mélodieuse. Accompagnée de deux musiciens en arrière-plan, Chilla utilise le petit espace de la scène de la Club Tent pour imposer ses sons et ses paroles. Entre rap et pop, la personnalité énergique de la chanteuse semble se propager parmi la foule et à travers le jeu de lumière.

Foule qui s’étale ou se compresse en fonction du rythme des morceaux. Tant les jeunes de 20-30 ans que des moins jeunes dansent, sautent et chantent avec Chilla, dans un grand bain de bonne humeur. Mais au juste, pourquoi Chilla plaît-elle autant? «C’est une fille qui n’a pas peur! Ses paroles ont choqué, mais elle a continué, elle ose se confronter aux gars et envoie des messages importants. Elle est très inspirante», raconte avec beaucoup d’entrain une spectatrice de 32 ans avant le concert. Inspirante, oui, certainement: son appropriation très personnelle de la scène et des gens venus l’écouter sont sans doute le reflet d’un caractère original, bien loin de la mauvaise image qui colle aux rappeurs.

Ecrire à l’auteure: erica.berazategui@leregardlibre.com

Image d’en-tête: La rappeuse française Chilla au Paléo Festival Nyon le 21 juillet 2022 © Paléo / Lionel Flusin

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