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Les deux Dutronc à Montreux, concert respectable à un couac près4 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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En première suisse, le père et le fils Dutronc ont foulé les planches de l’Auditorium Stravinski sous les yeux ravis des spectateurs… jusqu’à ce qu’un couac technique redéfinisse la fin du spectacle. Si les Dutronc ne sont pas des bêtes de scène, leur doux charisme et la qualité musicale indiscutable de leurs musiques ont fait de cette soirée du Montreux Jazz Festival un moment de classe absolue. Et de rires.

Le plus pince-sans-rire de la chanson française de qualité, l’un des rares représentants des sixties hexagonales à puiser du côté britannique plutôt que du côté américain, l’éternel homme au cigare, aux Ray-Ban et à la veste en cuir, Jacques Dutronc est bel et bien ici ce 8 juillet ensoleillé, à Montreux! Et accompagné de son fils, Thomas, auteur-compositeur-interprète de talent et sorte de variante manouche de son père, avec la même allure et le même timbre de voix. C’est un privilège que d’assister à leur touchante réunion, pas survendue pour un sou; simple, vraie.

dutronc montreux
Thomas Dutronc, Jacques Dutronc et le guitariste Basile Leroux (de g. à d.) au Montreux Jazz Festival le 8 juillet 2022 © Marc Ducrest

Les Dutronc arrivent sur scène sur Et moi, et moi, et moi. Très bon choix de morceau comme tous ceux qui suivront. Leur ordre d’apparition aussi est savamment choisi. Avec des moments plus posés, comme les versions acoustiques guitare-voix de Gentleman cambrioleur et Le Petit jardin. Et des moments plus denses, dont Il est cinq heures, Paris s’éveille et J’aime les filles (aux paroles adaptées à Montreux), sans doute les meilleurs moments du concert. Le père a gardé sa voix et son sourire narquois, le fils s’occupe de communiquer avec le public et le groupe. On (re)découvre les chansons du benjamin avec un plaisir fou, tant elles sont écrites et bien orchestrées. C’est un autre univers que celui de Jacques, mais comme dérivé.

Coupure de courant au dernier morceau

Et tout à coup… Crack, boum, uuuh! Une coupure de courant vers la fin du dernier morceau Merde in France! Il n’y a plus de son dans la salle et les écrans géants ne diffusent plus rien que des lignes de couleur. Le public se demande un instant si c’est une blague qui fait partie du spectacle. Mais non. Au doute des spectateurs succède la pitié pour l’équipe technique. «Vous ne m’aviez pas habitué à ça!», lance à la Suisse le souriant Thomas Dutronc, qui maîtrise la situation comme un pro. Son père est parti en loge, les musiciens improvisent un blues délicieux. C’est finalement un bon test pour la qualité du groupe, la sincérité du concert et l’adhésion du public.

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Mais la machine du déroulement du spectacle s’est inévitablement enrayée, la magie estompée. L’hilarant et secouant Merde in France est rejoué, c’est presque à contrecœur qu’on valide ce choix – la chorégraphie, presque artificielle la seconde fois, n’est du reste pas reproduite à l’identique. En même temps, difficile situation, il ne restait que le morceau de rappel, Les Cactus! Aïe aïe aïe, ça pique, ça prend, ouf, voilà une fin réussie! Respect pour ce duo. Respect pour ces rires dans l’auditoire. Respect pour cette classe.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Image d’en-tête: Les deux Dutronc au Montreux Jazz Festival le 8 juillet 2022 © Marc Ducrest

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