Regard sur l’actualité – Jonas Follonier
Le 15 juin de l’année dernière, le peuple suisse avait nettement refusé l’initiative de la gauche qui proposait d’imposer fortement les successions. Le Parti libéral-radical neuchâtelois avait alors directement inscrit dans son programme de législature un projet de loi visant à supprimer l’impôt sur les successions en ligne directe.
Chose promise, chose faite ! Ce vendredi 20 mai, le PLRN a déposé son projet de loi auprès du secrétariat du Grand Conseil. Déjà, la gauche s’insurge des recettes que ferait perdre un tel changement : environ 6,5 millions de francs que l’Etat neuchâtelois ne toucherait plus. Cette façon de voir n’est pas assez fine.
Là où le PS voit à court terme, le PLR voit à long terme. S’il y aurait bien un manque à gagner de quelques millions au départ, la proposition libérale, après quelque temps, serait favorable fiscalement. En effet, si l’on enlève les impôts sur les successions, le canton de Neuchâtel sera plus attractif, ce qui incitera les contribuables à rester dans leur République, voire à y venir pour leur retraite.
Là où le PS voit le bien commun, le PLR sait qu’il s’agit d’un bien particulier. Quand, à gauche, on propose de ponctionner les riches, d’introduire des taxes sur la cigarette, d’établir un rapport 1/12 entre le salaire des salariés et celui des patrons, le bien visé est en fait toujours celui d’une catégorie de la population. Le PLR, lui, semble plutôt chercher le bien commun, la preuve en est avec la suppression de l’impôt sur les successions : l’Etat ne viendrait plus gratter un argent que tout citoyen, de quelque classe sociale qu’il soit, se sera déjà vu imposer deux fois : une fois avec l’impôt sur le revenu, une deuxième fois avec l’impôt sur la fortune.
Saluons donc cette démarche politique et espérons que les clivages partisans seront moins marqués au Grand Conseil neuchâtelois que dans le présent article.
Ecrire à l’auteur : jonas.follonier@leregardlibre.com
Crédit photo : www.tdg.ch