Les bouquins du mardi – Loris S. Musumeci
«Je n’étais plus seule et libre pour toute ma vie à venir. Je me devais d’être là et de préserver cette sécurité pour eux. Ce n’était pas bien clair et je croyais à l’époque en vouloir à Sébastien d’avoir encore cette vie sociale dont je ne disposais plus. Il essayait de me comprendre, me proposait de prendre le relais quand il rentrait, de m’échapper un peu… Pour aller où? Faire les magasins? Voir des amies? Elles qui ne parlaient que de mes bébés et du travail que je devais avoir avec des jumeaux? Je n’en avais aucune envie. […] Je me sentais grosse et fatiguée. Comme si j’avais encore mes bébés à l’intérieur. J’étais vide et pleine à la fois. Quand je ne m’occupais plus des jumeaux, quand je ne les nourrissais pas, quand je ne les berçais pas, mon corps était inutile et laid. Il n’avait plus d’existence hormis celle que lui donnaient mes enfants.»