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Egypt, re-election despite disaster3 reading minutes

par Clément Guntern
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News Mondays - Clément Guntern

As predicted by all the experts, the first round of the Egyptian presidential election was no problem for President Abdel Fattah al-Sissi. His only opponent fared poorly. Another score was not expected, since the president's opponent was none other than one of his close friends, Moussa Mostafa Moussa. All potential rivals to the reappointment of Egypt's president-general had previously ended up in prison or had magically withdrawn themselves. To crown it all, the media are entirely in the general's pocket, and he had no hesitation in expelling one of the last permanent correspondents of Western newspapers in Egypt. As you can see, the ballot could not be held in a democratic atmosphere, and this election will be a poor indicator of Sissi's popularity.

Le président Sissi, après avoir évincé les concurrents et bouclé les journaux, ne redoutait qu’une chose : l’abstention. De plus, il existe de nombreux mécontents au sein de l’armée qui est à la tête de l’Etat. Le deuxième défi de Sissi consiste donc dans l’appareil sécuritaire qui l’entoure. Et le ménage a déjà commencé dans les rangs de l’armée pour placer des membres de sa famille autour de lui. Afin justifier cette politique autoritaire, le dirigeant parle sans cesse des ennemis de l’extérieur qui complotent pour la chute de l’Egypte, mettant ainsi en place une véritable xénophobie d’Etat.

Le peuple égyptien, dans sa grande majorité, est soit indifférent soit désabusé par le pouvoir en place. En effet, depuis la révolution de 2011 dans la suite des « printemps arabes », l’économie égyptienne est en crise. Le pays a dû demander au Fond Monétaire International (FMI) un prêt exceptionnel de douze milliards de dollars en échange de mesures internes. Résultat, une inflation de 30%, des prix à la hausse et un grand nombre d’Egyptiens dans la pauvreté. Certes, de grands travaux, notamment au Caire, sont entrepris, mais les effets ne se voient guère et la population ne reconnaît pas de bilan positif au mandat du président Sissi.

L’économie toute entière du pays se trouve dans une grande fragilité. Dépendante de l’aide des pays du Golfe et des Etats-Unis, l’Egypte gît dans une impasse. L’économie égyptienne reste une économie de rente et le pouvoir se contente de récolter les bénéfices sans se développer. Le tourisme a brutalement chuté et l’aide étrangère est captée dans sa grande majorité par l’élite militaire. Le copinage entre le pouvoir et certaines entreprises ont conduit à chasser les entreprises réellement performantes car ne pouvant plus travailler sans le soutien du régime. Face à ce constat et bénéficiant de moins en moins d’aides de l’Etat, le risque de rupture sociale est grand dans la population.

Sur la scène internationale en revanche, l’Egypte a repris sa place d’avant la révolution de 2011. Elle est toujours soutenue militairement par les Etats-Unis à hauteur d’un milliard de dollars par an. Les Européens, à l’image de la France, vendent des armes au régime, ne se souciant pas du double langage égyptien de xénophobie à l’interne et de solidité à l’externe. Quant à elle, la coopération avec Israël a également repris, l’armée israélienne bombardant des djihadistes dans le Sinaï.

La lutte contre le terrorisme que le président Sissi avait mis au rang de première priorité n’est de loin pas une réussite. Les quelques 60’000 soldats égyptiens dans le Sinaï sont incapables d’arrêter les activités de la branche locale de l’organisation Etat islamique et les attentats se sont poursuivis dans les villes notamment contre la minorité chrétienne.

Ces élections en Egypte étaient donc jouées d’avance. Malgré le mécontentement quasi généralisé et l’absence de résultats économiques ou sécuritaires, la poursuite du règne du général Al-Sissi ne semble pas connaître une fin proche. A moins que la colère des Egyptiens ne le chasse comme son prédécesseur Moubarak.

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