Fribourg International Film Festival - Amélie Wauthier
Sangay is a 16-year-old Bhutanese girl who lives alone with her father. The latter carves wooden phalluses, a kind of talisman supposed to ward off evil spirits, and works hard while his daughter seems to find no meaning in her life. Introverted and surly, the teenager gives a hard time to those closest to her, from her father to her boyfriend to the principal of her school. Sangay is rebelling against so many older male figures, trying to emancipate herself.
C’est l’histoire d’une femme, prisonnière de sa condition «I’m just a girl, I don’t think I can». Une femme prisonnière de la vallée suffocante où elle est née et ne se voit guère d’avenir, prisonnière des traditions, de l’honneur. C’est le combat d’une femme qui laisse parfois échapper des brins de son immense colère qu’elle parvient de moins en moins à maîtriser.
Ce qui frappe dans The Red Phallus, c’est la majesté des décors tant par la nature que par la façon dont elle est filmée. On est en pleine campagne bhoutanaise, au cœur d’une vallée verdoyante où le brouillard dissimule le ciel et l’horizon. Les plans sont larges, le rythme est lent. On entend le bruit des oiseaux, celui du vent et le poids du silence. Les dialogues, plutôt rares, sont nerveux et violents – on ne communique pas, on se bat! Autant de facteurs qui contribuent à mettre en place une tension qui nous fait redouter l’explosion à tout instant.
Les images sont belles et puissantes, qu’elles soient visuelles ou symboliques. Outre la critique du patriarcat, il est question de masques, ceux que l’on porte pour dissimuler un secret, une faiblesse, une émotion… L’esthétisme du film est beau et fragile à la fois, confrontant le spectateur à la beauté, à la poésie et à la violence, au malaise en même temps.
Toutefois, malgré les nombreuses qualités plastiques et scénaristiques de ce film, ce fut un soulagement qu’il ne dure pas plus de huitante-cinq minutes. En effet, cette lenteur et ce manque d’action peuvent parfois venir à bout de la patience et de l’intérêt du spectateur…
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Crédit photo : © The Red Phallus