Chaque mois, retrouvez la chronique d’une des personnalités qui nous font le plaisir de prendre la plume en alternance. Dans son billet, l’écrivain Quentin Mouron explore un thème d’actualité avec son tranchant habituel.
On aime les écrivains, c’est entendu. Mais on les aime surtout muets, potiches, divertissants, rigolards; on les tolère ivrognes, festivement lubriques, paillards le week-end; on comprend qu’ils aient un grand cœur, qu’ils larmoient parfois, qu’ils signent épisodiquement des tribunes pour la paix dans le monde ou l’eau potable en Afrique. Après tout, cela ne mange pas de pain et le lecteur s’y retrouve. L’âme frissonne un peu, cela ne fait de mal à personne.
Mais le ton change lorsqu’ils s’engagent plus nettement, plus concrètement. S’ils vont jusqu’à donner le bras à Jean-Luc Mélenchon lors d’une manifestation, comme l’a fait Annie Ernaux, et qu