«L’homme sans mémoire est un homme sans identité. Un simple organisme, tributaire des hasards qui le chatouillent. Il obéit à l’instant et à l’instinct.» Chaque mois, le youtubeur Ralph Müller livre son analyse cinglante d’un phénomène typique de l’époque.
Dans plusieurs de ses écrits, Georges Bernanos s’est attaché à défendre que la «civilisation des machines» vidait l’homme de sa spiritualité. Il est certain que la mécanisation du monde n’est pas au bénéfice de nos facultés profondes, et qu’au motif de lui épargner les tâches ingrates, elle enserre l’individu dans les rets d’un rythme fou. Effaçant le passé, elle l’écrase dans le présent. Car c’est bien de notre rapport au temps qu’il s’agit en premier lieu, et l’homme sue dans son confort, tout bavant d’immédiat.
Le présent sature l’esprit, de sorte qu’il n’en reste pas, ou peu, pour la mémoire. Mais lâ