Chaque mois, retrouvez la chronique d’une des personnalités qui nous font le plaisir de prendre la plume en alternance. Dans son billet, l’écrivain Quentin Mouron explore un thème d’actualité avec son tranchant habituel.
Jean-Paul Sartre appelait de ses vœux une littérature «engagée», adjectif qui hérissait le poil des littérateurs de jadis comme il hérisse le poil des littérateurs d’aujourd’hui, je veux dire le poil des tenants de l’art pour l’art, les tenants de l’art pur – et auxquels Sartre répondait par avance: «L’art n’a jamais été du côté des puristes» (Jean-Paul Sartre, Qu’est-ce que la littérature?, Paris, Gallimard, 1948). Autrement dit, l’art – et plus encore la littérature – est toujours ce qui est mélangé, ce qui est impur, ce qui est pris dans la glaise d’une époque, pris dans la boue d’un événement, pris dans le sang et la chair d’hommes particuliers qui part