Regard sur l’actualité – Loris S. Musumeci
En recherche de légitimité, l’étudiant doit se trouver une période cruciale au cours de l’année. Il doit montrer que lui aussi sue et connaît des sensations fortes. Que la vie n’est pas facile, et que franchement, il faut bosser, quoi. Les examens. Ils sont là pour ça ! Ils portent en leur sein la gloire du mérite, la reconnaissance éternelle et l’admiration.
Evidemment, ces épreuves, qui ne vont pas sans leurs difficultés, marquent toujours une étape importante dans le cursus estudiantin. Malgré le ton de plaisanterie, il n’est en aucun cas question de ridiculiser les examens qui demandent du travail, du temps, de la concentration. C’est là une affaire sérieuse, louable et indispensable.
Ce qui en revanche porte à la dérision : le mythe de la période d’examens. En ce mois, on remarquera plus que jamais des polycopiés empilés sur les tables de bistrot, des bibliothèques bondées où les jeunes gens prendront un air grave pour incarner cette euphorie du bourrage de crâne. Même chez ceux pour qui le livre est tout au plus un objet étranger et ennuyeux.
Mais quel est le sens de l’examen ? Il est celui de l’étude : se frayer un chemin dans la connaissance. Le plaisir d’apprendre ce que l’on aime et ce qui servira à la profession de demain. Le bagage du savoir est sans doute le plus sûr et le plus stable. En cela, les tests de fin d’année sont davantage une chance qu’un fardeau.
L’angoisse de ce moment d’évaluation devrait laisser place à la sérénité. La note ne juge pas la personne, mais le fruit de son étude. Par conséquent, même échouer à un examen n’est pas un drame. On étudiera mieux la prochaine fois et on réussira. Et surtout, on tâchera d’étudier la branche à l’épreuve sans trop de fioritures.
Nul besoin de s’apitoyer sur son sort, puisqu’il s’agit d’un joyeux passage. Nul besoin non plus de se gaver de calmants ou de garder sans cesse une bouteille d’eau avec soi. Il suffit de reconnaître l’examen en simple exercice de connaissance. Sourire au lèvre, pourquoi ne pas prendre la chose dans la plaisanterie ?
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Crédit photo : © Le Figaro