Archives par mot-clé : université
«A la recherche de Karl Kleber», un faux polar régional
Les bouquins du mardi – Jonas Follonier
C’est l’histoire de la disparition d’un professeur d’université suisse, sur laquelle enquête vingt ans plus tard un ancien collègue. Ou peut-être n’est-ce pas là vraiment le sujet. Avec A la recherche de Karl Kleber, publié en mai chez Favre, Daniel Sangsue signe en effet à plus d’un titre un «méta-roman». Ce faux polar régional, genre dont l’auteur se moque, peut se comprendre aussi comme une parodie de Joël Dicker et, surtout, comme un éloge de la littérature, à l’occasion duquel l’université américanisée en prend pour son grade. Critique.
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Gilles Kepel: «Je suis très reconnaissant à ceux qui m’ont condamné à mort, parce qu’ils m’ont permis l’écriture de cet ouvrage»
Agassiz, censurer le passé?
Le Regard Libre N° 44 – Jonas Follonier
Au bord du lac de Neuchâtel, aux pieds des Jeunes Rives, se niche la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université, sise à l’Espace Louis Agassiz. Cet espace porte le nom d’un grand scientifique américano-suisse du XIXe siècle, Jean Louis Rodolphe Agassiz, devenu professeur à l’académie de Neuchâtel, qui allait devenir ce que les modernes appellent l’UniNE.
Seulement voilà, c’était sans compter les bien-pensants qui peuplent les différentes ramifications étatiques. Louis Agassiz était un raciste, voyez-vous, il fallait donc, d’urgence, ôter son nom de cet espace et le remplacer par celui, plus politiquement correct, de Tilo Frey, qui a – pardonnez mon sarcasme – la triple compétence d’être une femme, une métisse et une «pionnière de l’égalité». La proposition a été formulée par le Conseil général de la Ville de Neuchâtel et s’est vue validée par le rectorat de l’Université.
Continuer la lecture de Agassiz, censurer le passé?« La cité lassitude » : du fonctionnaire d’Etat ressurgit l’adolescent rêveur
Les lettres romandes du mardi – Loris S. Musumeci
« Mathias aimait la vie, mais se gardait de tout ce qui lui donnait un parfum doucereux ou consolateur. Les filles et le jazz l’attiraient davantage pour leur part de rugueux mystère que pour leur facile beauté et s’il ne papillonnait que brièvement dans le camp des fragiles conquêtes, c’est qu’il craignait encore de s’y consumer. Une part de lui était devenue méfiante et répugnait à l’abandon qui dévore. Il devinait bien qu’il était charmeur, mais il pensait devoir son attraction à l’originalité de ses idées et non à la finesse de ses traits. Son ego et ses succès le trompaient. Il était juste attachant nigaud quand il se croyait profond raisonneur. »
La plaisanterie des examens
Regard sur l’actualité – Loris S. Musumeci
En recherche de légitimité, l’étudiant doit se trouver une période cruciale au cours de l’année. Il doit montrer que lui aussi sue et connaît des sensations fortes. Que la vie n’est pas facile, et que franchement, il faut bosser, quoi. Les examens. Ils sont là pour ça ! Ils portent en leur sein la gloire du mérite, la reconnaissance éternelle et l’admiration.
Evidemment, ces épreuves, qui ne vont pas sans leurs difficultés, marquent toujours une étape importante dans le cursus estudiantin. Malgré le ton de plaisanterie, il n’est en aucun cas question de ridiculiser les examens qui demandent du travail, du temps, de la concentration. C’est là une affaire sérieuse, louable et indispensable.
Ce qui en revanche porte à la dérision : le mythe de la période d’examens. En ce mois, on remarquera plus que jamais des polycopiés empilés sur les tables de bistrot, des bibliothèques bondées où les jeunes gens prendront un air grave pour incarner cette euphorie du bourrage de crâne. Même chez ceux pour qui le livre est tout au plus un objet étranger et ennuyeux. Continuer la lecture de La plaisanterie des examens
La fin des fins
Le Regard Libre N° 16 – Jonas Follonier
Il est dans l’air du temps une tentation utilitariste. Au mauvais sens du terme, celui qui fait qu’en Suisse le domaine de l’éducation ne constitue pas un ministère à lui tout seul, mais une partie du département de l’économie; que les universités, de plus en plus, se professionnalisent. Cela importe peu que cette idéologie imprègne nos dirigeants actuels; au moins, notre chômage se porte bien. Mais la population elle-même ne raisonne plus qu’en termes de moyens!
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