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Société

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Pourquoi j’ai décidé de revenir sur X4 minutes de lecture

par Yann Costa
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Tout le monde semble quitter X, l’ex-Twitter. Personnellement, après des années d’absence, voici pourquoi j’ai décidé de revenir ici.

Durant les vacances de Noël, j’ai suivi sur X le débat passionné qui a eu lieu aux Etats-Unis au sujet des visas H1B. L’intensité des échanges m’a rappelé ce qui se passe en Suisse lors des votations populaires: un affrontement d’idées parfois rude, mais nécessaire. Mais cela m’a surtout fait réaliser à quel point les réseaux sociaux ont perdu la capacité à accueillir de vrais débats contradictoires.

Dans les médias traditionnels, les débats sont dominés par des universitaires, des leaders politiques ou des experts. Bien que compétents et bien intentionnés, ces intervenants, de gauche comme de droite, ont souvent plus de points communs entre eux qu’avec M et Mme Tout-le-Monde.

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Cette homogénéité enferme les médias dans une bulle, incapables d’anticiper des phénomènes comme la vague populiste qui a conduit à l’élection de Donald Trump. Ils perpétuent un modèle dépassé, à l’heure où les nouvelles technologies permettent des débats réellement inclusifs.

Certes, cette inclusivité nous expose à des idées offensantes. Mais le fait est que ces idées existent dans la société. Les ignorer ne les fait pas disparaître. Au contraire, se confronter à elles est nécessaire si l’on veut y répondre. C’est le prix à payer pour maintenir un réseau d’information véritablement ouvert, qui permet aussi à des idées nouvelles de trouver un espace d’expression.

Responsabilité aux utilisateurs

Ce que j’apprécie chez X, c’est que la plateforme redonne la responsabilité aux utilisateurs. Elle ne décide pas a priori de ce que je devrais lire ou non. Les comptes que je suis, ceux que je bloque, et mes interactions façonnent mon fil d’actualité.

Les community notes proposent une approche décentralisée du fact-checking («vérification des faits»), qui rend la plateforme plus résistante aux biais idéologiques. Quant aux bots (faux profils), l’émergence de l’identité numérique et des systèmes de certification les réduira progressivement. Et s’il faut payer 7 francs par mois pour accéder au débat public en temps réel, ainsi soit-il! Ironiquement, ceux qui s’en indignent sont souvent les mêmes qui critiquent les gens qui refusent de payer des abonnements aux médias traditionnels.

En réaction au départ de X d’une personnalité influente de la région, j’ai lu ce tweet d’un professeur d’université: «Pour moi, la bulle fonctionne encore bien sur X. Pas trop de contenus dérangeants dans mon fil.». Ce commentaire illustre, à mon avis, une incompréhension fondamentale du débat public. Le débat public ne doit pas être agréable. Au contraire, il est dérangeant, frustrant, voire éprouvant – c’est pourquoi nous devons modérer notre usage des réseaux sociaux.

Et c’est précisément ce qui le rend nécessaire. Il n’est pas une source de plaisir, mais c’est la meilleure alternative que nous avons à la violence. Bonne année 2025, et vive la liberté d’expression!

Ecrire à l’auteur: yann.costa@leregardlibre.com

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