Les lettres romandes du mardi – Loris S. Musumeci
« Mathias aimait la vie, mais se gardait de tout ce qui lui donnait un parfum doucereux ou consolateur. Les filles et le jazz l’attiraient davantage pour leur part de rugueux mystère que pour leur facile beauté et s’il ne papillonnait que brièvement dans le camp des fragiles conquêtes, c’est qu’il craignait encore de s’y consumer. Une part de lui était devenue méfiante et répugnait à l’abandon qui dévore. Il devinait bien qu’il était charmeur, mais il pensait devoir son attraction à l’originalité de ses idées et non à la finesse de ses traits. Son ego et ses succès le trompaient. Il était juste attachant nigaud quand il se croyait profond raisonneur. »