Le Regard Libre N° 29 – Nicolas Jutzet
Le débat est émotionnel. Souvent idéologique. Ravivé par l’élection de Donald Trump et par le focus placé sur les «fake news», la question revient régulièrement: quelle place réservera l’évolution technologique à la presse? Dans la plupart des cas, ces inquiétudes liées à l’avenir de la presse sont rapidement suivies par une demande d’intervention accrue de l’Etat. Sous couvert de bonne volonté, d’intentions louables, ces injonctions cachent souvent un paternalisme regrettable. Toujours est-il que la branche est aux pieds du mur et qu’elle doit trouver des nouvelles solutions pour le franchir.
Anachronique, la situation actuelle est intenable
La science économique justifie l’intervention de l’Etat dans un secteur par l’existence d’un monopole naturel et/ou d’un bien public. Un monopole naturel peut exister en raison de la structure d’un marché. Par exemple, s’il permet des économies d’échelle croissantes (un produit supplémentaire coûte moins cher à produire que le précédent) ou s’il existe des barrières à l’entrée (impossible pour un concurrent d’ «entrer» dans le marché, ou alors juste dans une «niche»). Ces barrières peuvent être règlementaires, techniques ou encore géographiques.