Le Regard Libre N° 28 – Louis-Joseph Gagnon
Peu d’entre nous, Canadiens-Français et Canadiens-Anglais, connaissent nos écrivains qui, par leurs écrits, traduisirent pour leurs compatriotes l’âme de leur patrie. Félix-Antoine Savard, prêtre, écrivain-poète et folkloriste du XXe siècle, natif de Québec, est un de ceux-là. Pourquoi alors, si j’affirme que peu au Canada ne savent pas même le nom de cet auteur, hormis les quelques étudiants du pavillon dédicacé à son nom à l’Université Laval à Québec, pourquoi publier un article dans un journal suisse ?
La cause en est toute simple : son nom mérite d’être répandu à l’extérieur du Nouveau Monde. Ne désirez-vous pas, vous autres Européens, goûter le fruit d’une de vos racines ? D’autant plus que Mgr Savard (prélat et non pas évêque) fut le récipiendaire du prix de la Langue française remis par l’Académie français en 1938 pour son fameux livre Menaud, maître-draveur. Et chacun reconnaîtra dans la terre suisse un lieu favorisant hautement l’épanchement des idées et de la vie artistique de tout genre, glorieuses ou pas. Dada ou Lénine peuvent en témoigner.