Les mercredis du cinéma – Hélène Lavoyer
Entre vidéos et photos souvenirs classées dans l’ordinateur, nous observons l’écran nous présenter la vie de famille des Kim, jusqu’au décès de Pamela Nam Kim (Sara Sohn). Le mari, David (John Cho), et sa fille Margot (Michelle La) désormais sans sa mère, doivent faire face et continuer à vivre. Un soir, tout vient bouleverser à nouveau leurs vies.
L’histoire commence réellement le jour où Margot ne répond plus aux appels ni aux messages incessants et inquiets de son père. Ce dernier finit par appeler la police et l’enquête est menée par Rosemary Wick interprétée par la déterminée Debra Messing. Sous les yeux du spectateur, des images semblables à celles quotidiennement distribuées sur ses écrans lui font suivre l’enquête qui mène les personnages jusqu’à la découverte de la voiture de Margot au fond d’un lac.
David participe à l’enquête, recherchant frénétiquement dans l’ordinateur de sa fille, piratant ses comptes sur les réseaux sociaux et organisant la moindre information à propos d’elle. Il apprend du même coup tout ce qu’un père ne voudrait sans doute pas savoir. Pas réellement liée aux camarades de son lycée et absente aux cours de piano depuis six mois, Margot révèle malgré elle une facette jusqu’alors inconnue par son père.
Après que les aveux d’un homme sont subitement tombés, la confiance que David porte à Rosemary Wick se brise. Il se rend compte que cette dernière est liée, d’une manière ou d’une autre, à la disparition de sa fille. Mettant tout en œuvre pour retrouver sa fille, David finira par découvrir la vérité qui sera suivie par les médias.
Une volonté innovante finalement banale
Malgré les rebondissements qui surviennent aux bons moments, la trame qui guide le spectateur à travers l’histoire reste peu surprenante, peut-être parce qu’elle est composée d’images qui nous rappellent quelque chose de déjà-vu. Mêlant le thriller policier à la technologie à travers laquelle nous vivons, le film est audacieux et innovant – tout comme le film Profile de Timur Bekmambetov – mais ne parvient pas toujours à surprendre.
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Une réflexion sur les possibilités – bonnes et mauvaises – qu’ouvre la technologie avec laquelle nous vivons s’ouvre à mesure que les formats vidéo se succèdent sous nos yeux. Seulement, la quantité de texte semble éloigner Searching du cinéma dans lequel nous venons chercher l’image. Ou peut-être était-ce une volonté d’Aneesh Shaganty, le réalisateur, de montrer l’importance surabondante de l’écrit dans notre société ?
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Crédit photo : © 2018 Sony Pictures Releasing Switzerland GmbH