Une subtile tradition remontant aux Lumières écossaises, et notamment à David Hume, l’un de ses principaux représentants, fait de l’évaluation esthétique d’une chose un sentiment personnel, mais causé par des propriétés réellement possédées par cette chose.
Deux intuitions paradoxales circulent au sujet des valeurs esthétiques que nous attribuons aux choses ou aux êtres. D’une part, nous sommes convaincus de la teneur subjective de ces jugements: un objet peut être beau pour une personne sans qu’il le soit pour une autre. D’autre part, nous avons l’impression que, pour certaines choses au moins, l’évaluation esthétique que nous en faisons se fonde sur des caractéristiques réellement possédées par ces choses. Sans quoi nous ne débattrions jamais de la qualité d’une œuvre (à quoi cela servirait-il?), et nous ne pourrions dire qu’une fresque de Michel-Ange est en soi plus belle qu’un gribouil
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