Chaque mois, retrouvez la chronique d’une des personnalités qui nous font le plaisir de prendre la plume en alternance. Dans son billet, l’écrivain Quentin Mouron explore un thème d’actualité avec son tranchant habituel.
J’ai une «morning routine» précise, que je ne change que lorsque j’ai trop bu la veille ou que je me réveille entre les bras d’une femme. Je me lève. J’ouvre les volets. Je me fais du café. Je passe dans mon bureau. J’ouvre non pas le journal, non pas un roman, moins encore ma boîte de messagerie ou le dernier essai d’un vieux réac qui chouine, non: j’ouvre ces livres de pensées légères, furtives, graves, denses. Tantôt l’œuvre d’un moraliste français, tantôt le journal de Gide ou celui de Léautaud, plus rarement celui de Kafka ou de Renard. Pour les grands matins – car certains matins sont plus vastes, plus profonds que d’autres – je choisis