A la différence d’Eugène Rambert au XIXe siècle ou de Maurice Chappaz (1916-2009), Charles Ferdinand Ramuz (1878-1947) ne s’est jamais aventuré sur les hautes routes. Fidèle à une conception ancestrale de la montagne considérée comme un lieu à éviter, le Vaudois la décrit dans toute son étrangeté.
En ce temps-là, l’alpinisme était un sport relativement nouveau. En 1900, précisément, Ramuz et trois amis partent pour un Voyage en Savoie (1931). A leur départ de la gare de Genève, leur accoutrement s’oppose à celui des fiers grimpeurs «à souliers ferrés, crampons, bandes molletières» avec qui ils partagent le train:
«Nous avions décidé (…) que seules les semelles de corde pouvaient parfaitement faire leur office dans les rochers (…); que si les habits de drap étaient moins vite mouillés, ils séchaient aussi plus difficilement (…); et c’est ainsi que nous partions comme le
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