L’Impératrice s’est présentée, hier 4 juillet, au public du Montreux Jazz Festival. Fidèle à ses inspirations disco rafraîchies par la modernité des instruments, le groupe n’a eu de cesse de faire monter une douce folie au sein de son public qui, à l’issue des trois quarts d’heure de concert, n’a plus envie d’empêcher sa Matahari intérieure de danser.
Trente minutes avant l’entrée sur scène des six artistes du groupe L’Impératrice, attendaient déjà les plus impatients de leurs fans. Soudain, Charles de Boissegui, Hagni Gwon, Flore Benguigui, David Gaugué, Tom Daveau et Achille Trocellier se présentent à la salle en faisant tout de suite résonner les premières notes de cette musique enchanteresse, souple et disco dont ils ont le secret. Un langoureux «Bonsoir» de la chanteuse, Flore, surplombe les rythmes naissants et ouvre le concert.
L’Impératrice joue à Montreux pour la première fois, et sa majesté compte bien marquer les esprits. Son public hétéroclite hésite encore à se lâcher totalement après les trois premiers morceaux. C’est sous la brise apportée par Vanille Fraise et sa mélodie enchanteresse, poussant à la rêverie et aux écarts en bordure du chemin, que les pas se dégourdissent enfin. Les rythmes du groupe confirment pouvoir s’infiltrer tant aux plus calmes dîners qu’aux soirées les plus déjantées et ses mélodies osent et imposent l’insouciance de plein fouet.
Les jambes, les mains et les hanches sont à présent bien éveillées, allégées par l’acclimatation crescendo de pieds d’abord hésitants. Toute l’assemblée valse et tape des mains, levées vers le plafond du Jazz LAB, à l’ambiance intimiste. A la moindre accalmie, Tom Daveau – le batteur endiablé – entrechoque ses baguettes magiques et ranime la salle, peut-être obnubilée par la passion sensuelle que dégage Flore dans sa robe satinée.
Sur scène, l’équilibre entre indépendance et moments partagés dote la musique de toute sa personnalité. Pour sa première fois au Montreux Jazz, L’Impératrice reste fidèle à l’univers fluide et coloré qu’elle construit depuis 2014 avec son premier EP, Sonate Pacifique, et innove en présentant également quelques-uns des titres de son tout premier album sorti en avril 2018, Matahari.
Ecrire à l’auteur: helene.lavoyer@leregardlibre.com
Crédit photo: © 2018 FFJM – Lionel Flusin
Vous venez de lire un article en libre accès. Débats, analyses, actualités culturelles: abonnez-vous à notre média de réflexion pour nous soutenir et avoir accès à tous nos contenus!