A la tête du Salvador depuis 2019, Nayib Bukele mène un politique de choc pour faire baisser la criminalité. Sa vision du pouvoir n’est pas sans rappeler un classique de la philosophie politique: le Léviathan de Thomas Hobbes.
«Solitaire, misérable, dangereuse, brutale et brève», ainsi Thomas Hobbes caractérisait-il la vie humaine sans la régulation d’un souverain. Ces mots, écrits au XVIIe siècle, ont trouvé un écho troublant dans le quotidien des Salvadoriens depuis les années 2000. Niché entre le Guatemala et le Honduras, faisant face à l’immensité du Pacifique, le Salvador a été le théâtre d’une violence extrême durant plus de dix ans. En cause, les guerres et les exactions menées par des gangs mafieux – les maras – qui rendaient impossible tout espoir de développement humain et économique.
En 2019, un tournant décisif s’est opéré avec l’élection de Nayib Bukele à la pré